Malgré les sorties d’attaque pour la défense du septennat et sur le référendum, le staff technique et politique de Macky Sall est divisé.
Certains auraient souhaité qu’il n’anticipe pas la date du référendum. Le 20 mars est trop proche, pour eux, pour une consultation référendaire. Mais d’autres, plus influents et certainement plus écoutés soutiennent mordicus que la date est intelligente car elle déroute l’opposition et la prend au dépourvu.
Les réformes proposées par Macky Sall, sur orientation de ses Conseillers, ne font pas l’unanimité aussi bien au sien de l’Apr que dans son cabinet présidentiel. Mais l’obligation de réserve et la loyauté imposent à tous de s’accommoder de tout ce qui est décidé.
Néanmoins, dans le secret de leur promiscuité, ils sont nombreux à vouloir que la date du référendum soit reculée. L’écrasante majorité de la classe politique, y compris des membres de la mouvance présidentielle et des responsables de l’Apr militent en faveur de son report ou du « Non ».
Le Président Macky Sall n’a discuté avec personne en prenant sa décision. Des conseillers inaccoutumés à l’action politique lui ont simplement conseillé et recommandé une application du septennat avec la connaissance évidente de ce le Conseil constitutionnel allait donner comme avis.
Macky Sall s’est laissé ainsi mené dans un branle-bas qui l’installe dans une confusion embarrassante. Des membres de son cabinet à qui il prête une oreille attentive l’ont amené à substituer un avis en décision, provoquant l’ire des uns et l’hilarité des autres.
Des Conseillers spéciaux, des Conseillers du président de la République, autres Conseillers auprès du président de la République ont, dans une dynamique ingénue et rudimentaire, gouverné l’esprit de Macky Sall en le menant vers le chaos, jouant aux érudits qui vibrent de la passion politique dans ses moindres recoins.
Cette pléiade de Conseillers qui peuplent le Palais et à qui Macky Sall prête une oreille attentive, alerte et vigilante ont une lourde responsabilité dans la confusion et les incohérences qui le tourbillonnent et fait virevolter l’Apr.
L’erreur de Macky Sall est de ne pas être un homme de consensus, d’écoute et de dialogue. Ses Conseillers le rendent encore plus têtu devant une décision qu’il prend envers et contre tous. Il est mal conseillé et tout indique qu’il est mal entouré. Il ne se rend pas compte qu’il faut parfois céder. L’avis d’autrui, pour peu qu’il soit en contraste avec ses intérêts, l’importe peu. Il suit le chemin que lui indiquent ses Conseillers, ayant des préjugés sur celui qui lui dit la vérité ou le rythme auquel bat le cœur de la Nation.
Malgré les apparences, Macky Sall est conservateur. Il suit la tradition politique, applique les méthodes anciennes et refuse de révolutionner le Sénégal. Ses Conseillers l’y encouragent et ne l’aident pas à suivre la marche du temps. Il s’est, en conséquence, retrouvé dans un embrouillement politique qui risque de lui coûter cher. Le pauvre !