L’union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Uancois Jappo), sous la houlette de Idrissa Thiam a fait face à la presse ce mardi, dans ses locaux, pour apporter des éclairages sur la “hausse soudaine des prix des denrées alimentaires essentielles et «la pénurie de sucre planifiée et provoquée » qui ont fini d’installer le malaise auprès des populations, déjà profondément éprouvées par les effets néfastes de la pandémie et les inondations” rapporte leur déclaration.
Ainsi, ” Face à cette situation potentiellement dangereuse pour la stabilité sociale du Sénégal, il urge de rétablir au plus vite les mécanismes de mise en œuvre de l’accord sur les prix entre le Gouvernement et l’UNACOIS Jappo volontairement rompu par le Ministère du Commerce au profit d’une « alliance douteuse » avec l’industrie sucrière. ” poursuit la déclaration.
“Il y’a un procès à tort qui a été fait aux commerçants, disant qu’ils font de la rétention de stock, à quelle fin ? Qu’est ce qu’un commerçant gagnerait à garder un produit qui est recherché par les consommateurs et qu’il peut vendre au meilleur prix.” précise Ousmane Sy Ndiaye, directeur exécutif de l’union.
Pour rappel, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) accuse les commerçants de simulation de pénurie et signale qu’elle dispose d’un stock de 35 000 tonnes pour une consommation de deux mois et demi. Contrairement à ces allégations, l’Unacois Jappo estime que c’est le ministère du commerce qui est le seul responsable, car ayant “rompu volontairement les négociations“.
Les recommandations
” Nous estimons que cette pénurie ne doit pas persister, parce que le Sénégal a les moyens d’approvisionner son marché et que nous demandons au chef de l’Etat de procéder, dans les meilleurs délais à un arbitrage effectif de la situation entre l’Unacois et le ministère du commerce pour que le marché retrouve son fonctionnement normal et notamment sur la question de l’approvisionnement des denrées de premières nécessité et plus spécifiquement sur le sucre. La deuxième demande forte de l’Unacois, nous demandons au chef de l’Etat de clarifier définitivement la situation du marché du sucre au Sénégal et notre position là dessus, c’est que nous avons une industrie qui produit du sucre, qui a le monopole de cette production, qu’il s’en tienne à son activité de production et que l’activité de l’importation soit dévolue aux commerçants. Enfin, nous estimons également que l’Etat doit se donner les moyens de tirer au clair cette situation tendue, difficile mais extrêmement nébuleuse” recommande Ousmane Sy Ndiaye, directeur exécutif.
Demeurant le secteur le plus touché par la crise sanitaire, le commerce, pilier de l’économie sénégalaise a besoin d’une bonne bouffée d’oxygène pour remettre les pendules à l’heure, espère t-il.