“On est dans la tricherie“, selon Abdoul Mbaye. Le leader du parti ACT, s’est prononcé sur les inondations et la gestion de la Covid-19. Il était l’invité de l’émission “Grand Oral” sur Rewmi Fm, le samedi 21 août 2021. Morceaux choisis…
Troisième vague de la Covid 19…
“La virulence du variant Delta est établie. On sait que c’est un variant particulièrement contagieux. Ce qu’il faut regretter, c’est que dans les autres pays, les premières vagues ont permis de mettre en place des dispositifs de protection contre celles qui allaient venir ou qui allaient suivre. Toutefois, ce qu’on peut constater dans le cas du Sénégal, c’est que la troisième vague est plus meurtrière, plus sévère, en termes de conséquences de nombre de vies humaines perdues, d’hospitalisations, que la vague qui a précédé et peut-être même la première“, constate Abdoul Mbaye.
Tirer des leçons…
Selon le leader du parti ACT, “nous sommes obligés d’en tirer la leçon suivante : il n’y a pas eu suffisamment de leçons tirées des précédentes vagues et ça, je pense que c’est une question de gestion. Je pense très sincèrement que nous avons trop vite baissé les bras, trop vite bandé des muscles en se félicitant de la qualité de la première vague, parce qu’elle avait quand même été bien contenue, même s’il y a des aspects sur lesquels nous aurions souhaité davantage d’actions, notamment celui concernant la communication“.
Mettre l’accent sur la communication…
Il poursuit : “A mon avis, c’est là qu’il fallait mettre le maximum d’efforts, sachant que le système sanitaire du Sénégal, comme celui des pays environnants, était fragile, n’avait pas de très grandes capacités face à une épidémie de cette ampleur. Ce qu’il fallait faire, c’est mettre l’accent sur la communication pour amener les Sénégalais à avoir des attitudes de préventions, respecter les gestes barrières, mais malheureusement, ça a été mal organisé (…) Même si on est obligé de reconnaître qu’il s’agit d’un variant très contagieux, difficile à maîtriser, il faut quand même constater que nous avons trop vite lâché les mesures fortes qui avaient été prises. Nous n’avons pas suffisamment insisté également sur l’aspect communication“.
Evènements religieux en cette période de pandémie…
“Soyons réalistes ! Ce qu’il faut, c’est empêcher les rassemblements, quels qu’ils soient, conseiller le non-rassemblement, les interdire, ça peut ne pas être facile. Il faut dire les choses telles qu’elles sont ! Si vous interdisez le Magal de Touba, par exemple et que les organisateurs le maintiennent, il y a aura 2 ou 3 millions de personnes qui vont se déplacer. Je pense que l’important, c’est d’abord de sensibiliser les organisateurs. Si je refuse de surseoir à l’organisation de cette manifestation, à ce moment-là, il faut commencer par conseiller ceux qui sont le plus exposés, c’est-à-dire les marabouts, parce que c’est eux qui reçoivent le monde“, souligne-t-il.
Incapacité de l’Etat…
“Ils sont très exposés et il faut les amener dans cette démarche de sensibilisation à respecter les gestes barrières et à investir une part importante de leur parole dans le respect des gestes barrières. Je ne vois pas d’autres solutions possibles parce que ce sont eux qui sont écoutés. A partir de ce moment-là, l’Etat n’étant pas capable d’interdire ce genre de manifestation, doit d’abord essayer d’établir un consensus avec les organisateurs, à défaut, il doit les sensibiliser comme étant les premières personnes exposées et les amener à avoir un discours fort envers les pèlerins pour que ces gestes barrières soient respectés par tous“, conseil M. Mbaye.
Lutte contre les inondations, malgré les milliards annoncés…
Sur la question de la gestion des inondations, par nos autorités qui ont annoncé des milliards, Abdoul Mbaye reste pessimiste : “Peut-être qu’ils ont été investis. Où sont-ils allés ? Certainement pas dans la lutte contre les inondations. Il y avait un plan de 767 milliards qui avait été arrêté, moi je l’ai conduit en 2013, avec l’équipe gouvernementale. Nous avons dépensé 47 milliards en 2013, nous avons fait des choses incroyables en 2013 et quand nous sommes partis, ça s’est arrêté. Même dans l’opposition, une fois que le parti a été créé, nous avons constamment rappelé, à l’occasion de nos conseils nationaux précédant l’hivernage : attention prenons les mesures qu’il faut“.
Constat…
Il dit se souvenir qu’en “qu’en 2018, c’est la seule année où il y avait un conseil ministériel consacré à la lutte contre les inondations à laquelle on avait décidé d’affecter moins de 2 milliards. Quand on a commencé à dénoncer l’abandon du plan décennal contre les inondations, l’Assemblée nationale a réagi. Ce que je constate, en tant que premier exécuteur, je n’ai pas dirigé moins de 45 conseils interministériels consacrés à la lutte contre les inondations. Personne n’a jugé utile de venir m’entendre sur la question du plan décennal. On est dans la tricherie concernant les inondations“.
Plan décennal…
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“On a abandonné le plan décennal, il faut un autre plan décennal. Ça ne peut pas être réglé sur le court terme, il faut planifier. Les villes sont inondables et inondées parce qu’il y a un problème d’urbanisme et d’urbanisation, on a cessé d’assurer, d’organiser le développement de nos villes. On a privilégié, pour des raisons de faiblesses politiques, de corruptions, entre autres, les lotissements et ventes de terrains sans assainissement. Il y a toujours des solutions, mais il ne faut pas qu’elles reposent sur un système de pompage. Il faut du pompage en partie, mais également des zones d’écoulement, il faut parfois les retracer par de la destruction de maisons. Il faut faire démolir des maisons pour faire passer les eaux, des zones de captages, des zones d’eaux“, précise Abdoul Mbaye.