Membre de l’Association sénégalaise des gynécologues et obstétriciens (Asgo), le professeur Abdoul Aziz Diouf a appelé hier les femmes enceintes à aller se faire vacciner contre le coronavirus. Qui plus, selon le gynécologue-obstétricien à l’hôpital de Pikine, la Covid-19 est en train de faire des ravages chez ces dernières avec son lot de morts.
Lors du point journalier du ministère de la Santé et de l’Action sociale ce jeudi, le professeur Abdoul Aziz Diouf a appelé les femmes enceintes à aller se faire vacciner contre la Covid-19. Selon le spécialiste, « en raison des modifications physiologiques et immunitaires survenues au cours de la grossesse, la femme enceinte est exposée à un risque accru d’une infection par le coronavirus. Cette virulence est beaucoup plus marquée lorsque la femme est au 3ème trimestre de la grossesse. Par exemple, au centre hospitalier de Pikine et à l’hôpital Youssou Mbargane de Rufisque, nous avons enregistré au cours de cette 3ème vague, 22 cas de Covid-19 chez les femmes enceintes dont 19 femmes enceintes et deux allaitantes. L’âge moyen des malades est de 30 ans. Et, nous avons noté six cas graves dont l’atteinte pulmonaire était supérieure à 75%. Nous avons malheureusement déploré quatre décès maternels et cette augmentation des cas, avec l’apparition du variant Delta, n’épargne pas les femmes enceintes ».
Le spécialiste, qui a appelle les femmes enceintes à aller se faire vacciner fait remarquer que « plusieurs études ont montré depuis le début de la pandémie que les femmes enceintes infectées par le Covid-19 sont susceptibles d’être admises en soins intensifs et d’avoir besoin d’une ventilation invasive que les femmes non enceintes en âge de procréer. Il faut également comprendre que d’autres pathologies de la grossesse peuvent masquer la Covid-19 ».Le professeur Abdoul Aziz Diouf de poursuivre : « Nous suggérons au personnel de soins de savoir rechercher la Covid-19 devant certaines complications obstétricales telles que les syndromes infectieux, la prééclampsie sévère, c’est-à-dire l’hypertension artérielle associée à la grossesse, les menaces d’accouchement prématuré et parfois en cas de perte fœtale.
Des études de grandes valeurs ont montré un risque accru d’avortement, d’accouchement prématuré, de prééclampsie ou de césarienne. En ce qui nous concerne, toutes les grossesses étaient au 3ème trimestre. Les formes graves représentées 30%, l’accouchement était prématuré dans 27% et le taux de césarienne était très élevé, au-delà de 42%. Parmi les femmes qui n’ont pas encore accouché et que nous suivons jusqu’à présent, nous avons remarqué quelques cas d’hypotrophie fœtale ».