L’activiste Guy Marius Sagna a informé, ce lundi matin, du démarrage d’une grève de la faim à la prison du Camp pénal. Une information vite démentie par l’Administration pénitentiaire.
«C’est faux ! Nous avons appris la nouvelle comme tout le monde», a soutenu le service de communication de cette citadelle du silence.
Mais l’ancien détenu est revenu à la charge pour soutenir sa déclaration. Mieux, Guy Marius Sagna a même dévoilé les motifs de la «grève». «Les prisonniers du Camp pénal sont fatigués. Ils vivent la surpopulation carcérale. Je rappelle que la prison du Camp pénal est celle où les restants de bouffe étaient commercialisés 10 000 F Cfa la bassine. Lors des trois mois que j’ai passés en prison au Camp pénal, j’ai pu expérimenter le manque d’eau là-bas. Vous vous imaginez ! Des prisonniers qui ne peuvent ni aller ni venir manquent d’eau au Camp pénal», a-t-il expliqué.
«Nier la réalité de l’enfer carcéral au Sénégal conduira à des mutineries de prisonniers»
Avant d’ajouter : «Si, en plus de tout cela, on ajoute les provocations, les brimades qu’ils subissent, les prisonniers du Camp pénal souffrent. Depuis l’évasion de Baye Modou Fall et l’arrivée du nouveau directeur, la situation des prisonniers du Camp pénal a empiré. C’est pourquoi ils sont en grève de la faim depuis ce matin.»
L’activiste a lancé : «Le directeur qui sait qu’aucune caméra, ni radio ne peut entrer dans sa prison, se permet de dire qu’il n’y a aucune grève au Camp pénal.»
«En prison, les prisonniers ont très peu de moyens de protestation. Les réunions, les pétitions… sont interdites. Nos prisons doivent être démocratisées, humanisées, en attendant l’application de peines alternatives à la prison, la réduction du mandat de dépôt systématique et des politiques qui sauvent les Sénégalais des prisons. Nier la réalité de l’enfer carcéral au Sénégal conduira à des mutineries de prisonniers», avertit Guy Marius Sagna.