Diviser pour mieux régner et cela, Macky Sall l’a bien compris en poussant l’opposition dans ce sens. A l’approche des locales, les candidats de l’opposition à Dakar déclarent leur candidature sans concertation et sans stratégie commune. Dans une division totale, l’opposition qui veut conserver la capitale s’affiche en rangs dispersés. Après Barthélémy Dias et Soham Wardini de Taxawu Dakar, c’est Pape Diop de Bokk Gis Gis qui affiche ses intentions…Des candidatures qui risquent de faire l’affaire de la coalition au pouvoir.
La fédération départementale de Bokk Gis Gis Dakar a investi le jeudi 17 juin 2021, l’ancien maire de Dakar, Pape Diop comme candidat aux locales 2022 dans la capitale. Pour cette formation politique qui considère les élections locales comme le premier tour de la présidentielle de 2024, la candidature de leur leader ne saurait se substituer à tout autre candidature. Et toutes les autres formations politiques s’arcboutent à cette idée de faire de cette élection locale, une présidentielle en miniature.
C’est une opposition divisée face à une coalition au pouvoir qui cherche un consensus autour d’une liste consensuelle. Après Barthélémy Dias, Soham Wardini et Pape Diop, d’autres formations de l’opposition vont se prononcer dans les prochains jours comme le Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD). Il y a aussi la coalition JOTNA qui se lance dans la course à la mairie de Dakar. Une nuée de candidatures dans l’opposition que le parti au pouvoir a toujours favorisé. Comme lors des législatives et de la présidentielle.
Macky Sall est un fin politicien. Et il a réussi sa stratégie de réduire l’opposition à sa plus simple expression. Et ces opposants, comme des politiciens écervelés, s’engouffrent dans le chemin tracé par Macky Sall et qui les mène tout droit vers le trou. En 2017, la division de l’opposition a fait gagner la coalition Benno Bokk Yakaar aux législatives à Dakar. Et lors de la présidentielle en 2019, la victoire au premier tour de Macky est due à la division de l’opposition. Et les candidatures déjà déclarées dans l’opposition annoncent une répétition des erreurs du passé.
Macky ne voudra pour rien au monde, perdre ces élections locales qui représentent pour lui un véritable sondage pour les Législatives et la présidentielle de 2024. Il mettra tout en œuvre pour conserver intacte ses chances de gagner à Dakar et dans les grandes villes. Ayant déjà rallié à sa cause une partie de l’opposition significative, Macky Sall va jouer sur la division de cette opposition radicale représentée par le PASTEF, le PDS et TAXAWU
Le TAXAWU de Khalifa Ababacar Sall est profondément divisé avec les candidatures de Soham Wardini et Barthélémy Dias. Il faut s’attendre aussi à la candidature de Bamba Fall de la Médina. Le PDS d’Abdoulaye Wade est fragilisé par l’absence de leaders charismatiques. Karim Wade absent, Me Wade, trop vieux, les Libéraux sont sous la merci des mouvements Karimistes qui n’ont aucune base politique. Et quant au PASTEF, l’aventure du leader dans un salon de massage a enlevé toute crédibilité au parti anti-système.
Et avec tous ses handicaps, les formations politiques de l’opposition refusent les candidatures uniques ou les listes consensuelles. Aucune formation politique ne pourra gagner dans une localité sans une coalition de partis. Pape Diop avait gagné Dakar avec une coalition de l’opposition. Tout comme Khalifa Sall. Et aujourd’hui, ces mêmes leaders veulent conquérir la mairie de la capitale sans coalition. obnubilés par leurs ambitions personnelles, ces opposants oublient que ‘l’Union fait la force ».