«Dire que je suis déçue par cela (Ndlr : la décision du Président de renoncer à la réduction de son mandat) relève de lapalissade. Bien sûr, tout le monde est déçu même si on n’est pas surpris. On avait quand même vu arriver les choses, parce que quand j’ai vu le conseiller juridique du Président dire que le Conseil constitutionnel sera saisi sur la question de savoir si la réduction sera appliquée au mandat en cours, on avait presque compris que l’intérêt de la consultation auprès du Conseil constitutionnel ne relevait que sur ce point», a dit le maire de Podor qui a qualifié cela d’attristant.
Pour Aïssata Tall Sall, le chef de l’Etat avait pris l’engagement de réduire son mandat et devait le respecter à tout prix. «La parole publique vaut autant que l’écrit et même parfois plus que l’écrit. Justement, parce qu’elle n’est écrite nulle part que sur nos consciences et sur la langue de celui qui l’a prononcée. Cette lettre-là doit être gravée en caractères d’or par celui qui l’a dite et par celui qui l’a entendue, parce qu’il ne l’oubliera pas», a-t-elle martelé.
La responsable socialiste déplore que la question de la durée du mandat soit extirpée de celles qui seront proposées au référendum car, pense-t-elle, pour cette raison le peuple n’aura pas la possibilité de se prononcer sur la question alors que la décision définitive lui appartenait, vidant ainsi de son sens le référendum.
«Je ne partage pas la position de mon parti»
Me Aïssata Tall a dit sans détour qu’elle ne partage nullement la position de son parti sur la question. «Ma position personnelle est que le Président Macky Sall se devait de respecter sa parole. Après la question liée au mandat, il n’y a plus de précipitation à le (le référendum) faire.»
A propos d’un éventuel soutien du Ps à la candidature de Macky Sall, Aïssata Tall Sall s’est voulue très claire : «Il n’est pas question que le Parti socialiste n’ait pas de candidat. C’est un parti historique qui est créé pour cela. Le Parti socialiste n’est pas un comprimé d’aspirine qu’on doit dissoudre dans un verre d’eau qu’on appelle Yoonu yokkuté. Ça n’existe pas chez les Socialistes.»
Et le maire de Podor qui présidait une cérémonie de réception de plusieurs infrastructures au profit de sa commune d’avertir : «Les Socialistes auront leur candidat et, croyez-moi, il sera le candidat légitime de tous les Socialistes. Nous sommes nombreux à le penser, à travailler pour ça et à nous battre pour ça.».
Le Quotidien