La Loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution dit en son Article 27 : « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Et le président Macky qui a fait un premier mandat de 2012 à 2019 et qui effectue son second mandat qui prendra fin en 2024, ne peut plus faire un autre mandat de plus. Et le dimanche 25 février 2024, les Sénégalais auront un nouveau président. Mais avant cette date, le futur ex président du Sénégal va vivre une fin de mandat extrêmement compliquée et difficile.
La suppression du parrainage demandée par la Cour de Justice de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) dans un délai de 6 mois est l’une des premières grandes défaites du début de fin de règne de Macky Sall. Ce parrainage que le président avait mis en place pour éliminer des adversaires politiques est illégal selon la juridiction sous-régionale. L’opposition sénégalaise brandit cette décision comme un trophée. Une première pour cette opposition qui avait demandé sa suppression depuis 2018.
Après cette première victoire à mi-chemin, l’opposition sénégalaise, la société civile et les activistes ont en ligne de mire les élections locales et législatives qui seront décisives pour leur avenir politique et déterminantes pour la coalition au pouvoir. Macky Sall et ses alliés tenteront de sauver leurs acquis et l’opposition essaiera de mettre fin à 10 ans de règne sans partage de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Et cette situation de course-poursuite ne sera pas de tout repos pour Macky Sall qui se verra « traqué » par une opposition ragaillardie par les émeutes sanglantes du mois de mars.
Les problèmes de Macky ne font que commencer. Quelle que soit l’issue du dialogue national qui semble s’essouffler, les adversaires ne lâcheront pas Macky Sall d’une semelle. Tous ses faits et gestes, ses décisions et ses décrets seront scrutés à la loupe par les opposants et les activistes qui ne croient plus à la bonne foi du président. Pour ces adeptes du refus constant, toutes les propositions du président Macky Sall font face automatiquement à un Non catégorique. Ils voient dans tout acte du président, des stratagèmes visant à les « réduire à leur plus simple expression ».
Macky vivra une opposition continue jusqu’en 2024. Ce qu’il vivra, ni Diouf ni Wade ne l’auront vécu. Abdou Diouf a été battu croyant qu’il allait vaincre. Et Wade, président encore populaire, favori aux sondages, a été surpris par son ancien premier ministre. Mais pour Macky, ce sera complètement différent. A la différence de ses prédécesseurs, il ne se représentera. Il sera sur la touche pour assister à la course à la présidentielle. Donc il recevra des coups sans riposter. Il sera le punching ball de tous les candidats qui déverseront leur bile sur lui.
Mais le plus grand drame de Macky Sall viendra de son camp. Il subira des attaques franches de l’extérieur. Mais les attaques les plus virulentes seront celles qui viendront de son propre camp. Les frustrés longtemps restés aphones, les ambitieux souvent piétinés et les laissés pour compte jamais promus, vont faire subir à Macky les pires moments de sa vie de président. Il sera trahi, insulté, vilipendé et même humilié publiquement. Macky Sall doit s’attendre à une fin de mandat exécrable qui devra inspirer tout président de la République sur son mode de gouvernance.