Déclaration du Comité Directeur du P.D.S tenu le jeudi 18 février 2016

Déclaration du Comité Directeur du P.D.S tenu le jeudi 18 février 2016

 

Devant la nation sénégalaise qui l’attendait sur les principes, les valeurs, la transparence et la bonne gouvernance, le chef de l’état, Monsieur Macky SALL, a manqué à son devoir tant il a renié ses engagements et revenu sur la parole donnée au peuple et au monde entier et qui lui avait permis de recueillir, mais indument, les hommages sincères de présidents de pays amis.

 

Par les reniements de son Président, notre pays est déconsidéré alors que notre démocratie et nos gouvernants étaient partout donnés en exemple.

 

Le chef de l’état, qui s’est fait le porte parole du conseil constitutionnel en annonçant et publiant son avis,  a tenté à dessein de faire passer un simple avis qui doit être recueilli pour une décision que personne n’a sollicitée et que le conseil n’avait le pouvoir de prendre. 

 

Le refus de soumettre au peuple, seul détenteur de la souveraineté, la question relative à la réduction de la durée du mandat du président de la république et son application au mandat en cours enlève toute pertinence au référendum annoncé qui coutera très cher pour ce qui apparaît comme une tentative d’obtenir un plébiscite à moindre frais.

 

Le Parti Démocratique Sénégalais dénonce les manœuvres politiciennes et l’instrumentalisation de nos institutions dans l’unique but de contourner la volonté du peuple de sanctionner ceux qui ont précipité notre pays dans une indicible pauvreté et qui gouvernent dans l’opacité et l’affairisme.

 

Le peuple ne peut être diverti par un référendum sans intérêt dont la date n’est choisie que pour des raisons de manœuvres politiciennes à un moment où une partie importante de la communauté religieuse de notre pays est concentrée dans la foi du carême et du dimanche des rameaux.

 

Comment peut-on, en effet, prétendre renforcer la bonne gouvernance, consolider l’état de droit et la démocratie en refusant de respecter les décisions de juridictions internationales et d’appliquer les avis du groupe de travail des nations unies sur la détention arbitraire ?

 

Comment peut-on prétendre élargir les libertés fondamentales alors que le candidat que notre parti, principal parti du pays, s’est choisi pour le représenter à l’élection présidentielle qui était prévue en 2017 reste un otage entre les mains d’un oppresseur qui n’a pas de parole et qui veut se faufiler jusqu’en 2019 ?

 

Le Parti Démocratique Sénégalais met d’ores et déjà en garde le chef de l’état et son gouvernement contre toute velléité de prolonger le mandat des députés sous quelque prétexte que ce soit et considère, le cas échéant, qu’il s’agira d’un accaparement du pouvoir que le peuple sera en droit de combattre pour rétablir le fonctionnement régulier et normal de nos institutions.

Le Parti Démocratique Sénégalais considère n’être en rien concerné par le référendum annoncé et invite les partis politiques, les syndicats, les associations de la société civile, les hommes et femmes de tous horizons, les intellectuels et tous les démocrates à se retrouver pour, ensemble, apporter la réponse du peuple à l’aventurisme d’un régime qui ne sait où nous conduire et qui a échoué.

 

Fait à Dakar

Le 18 février 2016

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