La sortie de Mamoudou Ibra Kane est une affaire très grave, trop sérieuse, pour être ignorée. C’est lui, voici un an, d’un rire sarcastique orientait, son alter-égo dans le Mourid-Bashing, Ndiaye à se moquer du plus important chef de la confrérie pendant que lui en riait sous cape pour enfoncer le couteau dans la plaie.Sa sortie d’hier qui veut délimiter la nature des audiences -et les personnes qui doivent y avoir droit- auprès du Khalife des mourides n’est pas qu’une flagrante immixtion dans les affaires d’une communauté qui ne le concerne qu’incidemment.Ce n’est pas un acte banal. S’il l’a fait, c’est parce qu’il y a été encourage, sans doute, et qu’il s’imagine pouvoir imposer la culture de la terreur aux mourides. Parce que le régime en place, dont il est à l’évidence un soutier, s’est suffisamment permis de s’en prendre à des membres de la communauté mouride, il se croit, lui aussi, en droit de leur manquer de respect en oulant dicter sa règle de conduite au Khalife des mourides. C’est plus que grave. Certes, dans une démocratie, il est de bon ton d’exprimer ses idées, notamment d’apporter des propositions pour améliorer l’harmonie socio-religieuse, mais de là à le faire avec une telle désinvolture, c’est le comble de l’insolence.Ce sont tous les mourides, attaqués dans leur foi, qui doivent se sentir blessés, fâchés, et donc se réveiller à la mesure de l’affront subi.Le plus rigolo, c’est que Monsieur pense avoir fait une analyse, qui ne relèverait pas des canniveaux, en pensant qu’il y a des individus, parce que frappés par la loi dans un passé récent ou accusé d’une criminalité abjecte, que le Khalife des mourides ne doit pas recevoir.Ne sait-il pas que le Pape Jean-Paul2 a non seulement reçu en audience un homme qui avait tenté de l’assassiner le 13 mai 1981 au Vatican mais a pardonné au Turc Mohamet Ali Agca, dans ce qui restera à jamais comme l’un des grands moments de miséricorde religieuse.Dites MIK, en tentant compte des crimes humains commis par son régime, à son instigation, devrait-on bannir Macky Sall des cours des chefs religieux du Sénégal?
Sur un plan connexe, alors que le Département d’Etat américain fustige les nombreuses violations des droits humains par le régime de Macky Sall sans qu’il n’en dise un mot, c’est dans la cour du guide de mourides qu’il promène ses oukazes contre une autorité morale unanimement saluée par le peuple Sénégalais.Ce n’est pas un banal incident mais la suite de ce qui s’apparente à une stratégie de piétinement des valeurs, références et imaginaires du mouridisme.Il a dépassé les bornes comme l’attestent les réactions outrées qui montent de partout.Il faut aller au delà. Le Wolof n’a pas tort de dire que la gifle recue en plein visage doit être soldée par celle qui en est la victime.Il faut que cessent les dérives que le régime de Macky Sall permet.
Adama Gaye