A quel Moustapha Diakhaté se fier ?…Par Adama Gaye
Il est charmant par ses palinodies, ses brusques changements de cap, l’homme du wathioo-ak-alternance devenu depuis quelques années une figure colorée du nouveau régime. Après avoir été l’un de ses hommes à tout faire, son défenseur sur tous les plans, il avait changé de braquet pour se réinventer en critique bruyant de tous les actes qu’il posait.
Depuis quelques jours, sa musique sonne comme du Beethowen, que dis-je de la mandoline, sous la fenêtre des Faye-Sall dont il est redevenu, subrepticement, l’avocat honteux, qui tournoie son épée vers les têtes de leurs critiques. Le nouveau Casanova des Sall va ainsi à Canossa: il a tant à se faire pardonner par ses Dieux récusés hier, de nouveau adoubés. C’est comme qui dirait le spectacle d’un saltimbanque qui boit ses vomissures, à l’air libre….
Jusqu’à donc vouloir aujourd’hui flétrir la joie des militants de la démocratie qui saluent enfin un rapport souverain, celui du Département d’Etat, parce qu’il ose confirmer les accusations détaillées sur les violations des droits de l’homme commises par le régime de son nouvel ami, Macky-le-Boucher de Dakar qui a présidé à la récente tuerie de jeunes innocents.
Triste, Moustapha, triste sire.
Nous n’avons aucun complexe vis-à-vis de l’Amérique et nous sommes constants pour la brocarder quand elle ne respecte pas les valeurs de libertés, d’égalité raciale ou de justice qu’elle dit être les siennes.
De là à vouloir jeter le très pertinent Rapport du Département d’Etat et ses critiques plus que documentées contre l’Etat mafieux du Sénégal en bottant en touche comme le fait le nouveau sicaire d’un Macky en déroute, il faut être Diakhaté pour le faire.
Ses arguments sont d’une légèreté à faire rougir un noir. Et relèvent de poncifs recuits autour des errements de Bush en Irak ou du sort des Indiens, exterminés, rappelle-t-il, par les méchants ricains.
La question posée par le Rapport du Département d’Etat, sans nous libérer de nos devoirs et droits, apporte un soutien au mouvement pour la restauration d’une démocratie et de valeurs chères à notre pays, remet au centre du jeu les marqueurs fondamentaux les orientant, et, donc, constitue une raison forte de s’en réjouir.
Moustapha Diakhaté convoque un faux patriotisme pour vouloir nous faire passer pour des militants d’un parti de l’étranger que nous ne connaissons pas et qui ne saurait être le nôtre.
La pire des postures des populistes en perte de vitesse, comme il en est le plus symbolique, c’est de vouloir jouer au défenseur de la patrie, sans craindre le ridicule d’être au service de ses meurtriers.
Dommage, vraiment dommage, Moustapha: à vouloir être le perroquet d’un régime que tu avais dit rejeter, avec tes critiques foudroyantes à son égard, tu ne te rends pas compte du niveau de décadence où tu te trouves.
Il est vrai qu’il y a 10 ans, je garde un email de toi, quand tu étais encore dans le désert, rejeté par Wade, ton souci de retrouver les bonnes grâces de l’assassin Macky Sall peut être ton nouveau choix de redressement.
Mais, pardon, pas sur les valeurs ni au nom du peuple et de la patrie.
Shut-up, man….You don’t have a clue about the issues at stake. We mean business, and clowns are not allowed in, nor condoned therein. We’re rebuilding our nation. No fake people allowed to join in. Shut up and get lost…
Adama Gaye,
exilé politique sénégalais et ancien Auditeur Us Foreign Policy-making Program, University of Maryland, USA