Les grands négociateurs savent jusqu’où ne pas aller. Ils connaissent surtout cette zone dite de possible negotiated agreement, là où on peut, sans perdre la face, trouver un terrain d’entent.
En tirant trop sur la corde, en défiant la chefferie mouride, en déclarant des sommes folles, comme pour aguicher les disciples, Aida Diallo a tout perdu. Elle devra aussi expliquer au fisc d’où elle tire les milliards qu’elle annonce vouloir dépenser pour le Magal et autres manifestations.
Sa superbe n’est plus. Son pari est perdant. Elle cherche un refuge. C’est de ne pas avoir compris ma zone of possible negotiated agreement (zopna) que ceux qui ont cru négocier en mon nom avec le gouvernement du Sénégal sans tenir compte de ma ligne rouge ont perdu leur promesse.
Quand un homme est engagé dans une lutte pour la démocratie et le respect strict des droits et libertés individuels, ainsi qu’une gestion honnête du pays, on ne parle pas en son nom sans le consulter et sans suivre ses consignes.
On n’accepte pas de faire la prison même sous un motif arbitraire pour ensuite accepter qu’on deal sur son compte. Le Magal est décidément riche de leçons. Pas seulement pour la diva éteinte.
Par Adama Gaye
