Darou Khoudoss, Touba par extension et le monde mouride, dans sa globalité, se rappellent ce mardi 08 septembre 2020, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké et sa prouesse réalisée en 1927. Venu au monde en 1888 à Darou Salam, d’une mère elle-même issue d’une grande famille d’érudits, Sokhna Aminata Lô, ce preux chevalier de l’Islam a ébloui son monde.
Son enfance fut exceptionnelle à tout point de vue et ce, pour beaucoup de raisons. L’histoire raconte que c’est son oncle maternel, Serigne Ndame Abdou Rahmane Lô, grand compagnon de son Père, qui s’était chargé de son initiation au Coran, tandis que Mame Thierno Birahim Mbacké, frère cadet du Cheikh, allait assurer à son tour sa formation dans les questions théologiques.
Par la suite, son père, le Cheikh en personne, se chargera de guider ses pas dans les arcanes de la formation mystique. Jamais étudiant ne fut aussi doué. Il excellera à un point tel que son père le désignera comme successeur avec pour mission, le raffermissement de la cohésion de la Communauté Mouride dans le but de la faire prospérer, mais surtout l’édification de la Grande Mosquée, pour la seule gloire de Dieu.
Il n’est peut-être pas superflu de dire que les contemporains ont rapporté que son Père lui témoignait une réelle affection, car on avait le sentiment qu’il savait qu’il avait bien investi sa confiance.
L’EXPLOIT DE 1927
La première occasion que Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké eut de montrer qu’il était à la hauteur des espérances de son Père, ce fut en 1927, lorsque le Cheikh disparut. La rapidité et la pertinence de sa réaction, le sang froid, la discrétion et le courage avec lesquels il fit transférer l’illustre corps à Touba, dans le contexte très coercitif de la période coloniale forcent encore, de nos jours, l’admiration, quand on sait qu’il n’était pas facile à l’époque de braver le Pouvoir Blanc (il a donné une sépulture à son père sans informer l’Administration, en se passant surtout de son autorisation) et d’encourir les foudres de son courroux.
Au mépris des risques patents, il a exécuté les dernières volontés de son père : lui assurer une sépulture en tout conforme à ses vœux, selon la procédure qu’il avait lui-même indiquée, surtout en s’assurant que son corps ne soit point souillé, ne serait – ce que par le simple regard d’un membre de l’administration coloniale.
Aujourd’hui, c’est cet homme et au-delà de lui, L’EXPLOIT qu’il fait en 1927 que les mourides célèbrent, malgré les contingences liées à la pandémie de la covid19.