La police de Yeumbeul Nord a auditionné sur procès-verbal un agent de sécurité de proximité (Asp) de la mairie et deux agents municipaux, dans l’affaire du boutiquier violenté dont la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Les auditions font suite aux instructions du parquet.
Le parquet de Pikine a activé la police de Yeumbeul Nord pour tirer au clair l’affaire du boutiquier qui, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, accuse un agent de sécurité de proximité (Asp) de la mairie de la localité et deux agents municipaux de l’avoir violenté et plaqué au sol dans son lieu de commerce, en raison de son refus de se plier aux quatre volontés de ces derniers.
Le boutiquier active son téléphone, cache l’appareil dans un coin et filme la scène
Suite à la publication de la vidéo en question sur la toile, beaucoup d’internautes s’en sont indignés et offusqués ; ce qui avait suscité une volée de bois vert ponctuée d’insanités à l’encontre des supposés auteurs des exactions et autres violences commises sur le boutiquier. Qui explique dans la vidéo que lorsque l’Asp et les agents municipaux ont débarqué dans sa boutique, ils lui ont réclamé 50.000 francs en guise de paiement de la patente. Mais, par souci d’immortaliser la scène, le boutiquier avait auparavant activé la caméra de son téléphone portable qu’il a mis dans un coin, quand il les a aperçus débarquer de leur véhicule devant son lieu de commerce. «Je leur ai dit que je ne détenais pas une telle somme et que j’avais juste 4.000 F sur moi. Ils ont voulu franchir la porte et accéder à l’intérieur pour jeter un coup d’œil dans mon tiroir-caisse. Je leur ai opposé un niet catégorique. Ils ont pété un câble et proféré des menaces avant de refermer la boutique derrière eux», a laissé entendre le boutiquier dans la vidéo devenue virale.
Il accuse l’Asp et les agents municipaux de lui avoir réclamé 50.000 F en guise de patente
Se retrouvant seuls avec lui à l’intérieur, rapporte toujours le boutiquier, les agents municipaux et l’Asp forcent d’abord le passage, le bousculent et se dirigent droit vers le tiroir-caisse. Le boutiquier se rebiffe, joue des coudes avec eux derrière le comptoir et tente de les en empêcher. Il crie ensuite au voleur de toutes ses forces. Les agents municipaux et l’Asp entrent dans une colère noire, s’indignent des accusations de vol du boutiquier et lui tombent dessus. «Quand ils ont forcé le passage pour aller vers le tiroir-caisse, j’ai crié au voleur. Ils m’ont frappé au cou. Je me suis écroulé au sol. Ils m’ont demandé de sortir de la boutique, ce que j’ai refusé en leur disant de sortir avant moi. Ils ont voulu m’extirper, je me suis agrippé au dispositif d’installation du robinet de la maison. Tout le voisinage était sorti pour venir aux nouvelles et implorer la mansuétude de ces gens-là. Ils m’ont embarqué puis relâché lorsqu’une dame leur a remis 20.000 F sur les 30.000 F encaissés. Ils m’ont traité de tous les noms d’oiseaux. Notamment d’étranger, de Peulh Fouta et de ‘’Ndring’’. J’ai adressé une lettre plainte au parquet de Pikine, après j’ai vainement tenté la même chose au commissariat de police de Yeumbeul et de Pikine», a soutenu le commerçant.
Le parquet saisi d’une plainte pour vol et extorsion de fonds
Le boutiquier déclare avoir subi pour la deuxième fois les assauts de l’Asp en question qui, selon lui, a exercé une décharge électrique d’une matraque sur lui dans le passé. Ainsi, face aux faits relatés dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête pour vol et extorsion de fonds. L’Asp, les deux agents municipaux et le boutiquier ont été entendus. L’enquête suit son cours avec en ligne de mire d’autres auditions.
Vieux Père NDIAYE
LES ECHOS
source jotaay