La société Grande Côte Operations (GCO) qui exploite du zircon au Sénégal, avec la mine de Diogo, commune de Darou Khoudoss (région de Thiès) a pris des mesures radicales contre des employés qui dénonçaient dans un groupe WhatsApp, les conditions d’hébergement et la mauvaise qualité des repas qui leur sont servis, dans un groupe WhatsApp dédié.
Sur les 32 employés qui ont été ciblés par la direction, 22 d’entre eux ont été licenciés pour faute grave et 10 autres mis à pieds, d’après les informations recueillies par PressAfrik, qui détient la copie d’une des lettres de licenciement dûment signées par Monsieur Michel Privé, Directeur général de la GCO.
Tout est parti des discussions dans un groupe WhatsApp entre employés qui planifiait des actions pour contraindre les responsables de ladite société à trouver une solution à leurs conditions de vie au sein du camp de l’usine où ils sont logés. D’après des photos envoyées par notre source, leurs chambres sont inondées par les eaux de pluies et la bouffe qui est servie n’est pas saine. La direction, qui avait certainement des pions dans ledit groupe, a reçu les éléments de la discussion où certains agents sont allés jusqu’à proposer un arrêt de la production, si leurs supérieurs continuaient à faire la sourde oreille.
Les dates précisées sur la Demande d’explication et la Lettre de licenciement de l’un des employés indiquent que les faits pour lesquels ces employés ont été licenciés se sont déroulés au mois de juillet.
La Direction affirme s’être basée sur l’article 9 du Règlement intérieur de l’entreprise titré Interdiction générale:
A/Actes de nature à troubler l’ordre
-La provocation ou la participation à une rixe à l’intérieur de Grande Côte Opération
B/Actes de nature à perturber le travail
-Tout acte de nature à entraver, perturber ou ralentir l’exécution du travail
« Il ne faudrait pas se laisser intimider… quite à ce que l’on arrête l’usine, la production »
Et Actes de nature à perturber le travail, défini comme tout acte de nature à entraver, perturber ou ralentir l’exécution du travail
Or, les employés concernés dans ce cas précis n’ont été auteurs ni d’une rixe à l’intérieur de l’entreprise ni de perturbations ou ralentissement du travail. Même s’ils en avaient le projet comme précisé dans les lettres de licenciement: « Il ne faudrait pas se laisser intimider… quite à ce que l’on arrête l’usine, la production »Pour le moment, les robes noires contactées n’ont pas voulu avancer sur le sujet. Ils veulent d’abord plus de détails sur le dossier. PressAfrik va revenir dans un prochain article avec un avis juridique sur la chose.
En attendant, la plateforme SOS Mboro, qui s’active dans la zone des Niayes a entamé une médiation pour amener la direction à revenir sur sa décision radicale de licencier ces 22 pères de familles. Ces derniers ont pris l’initiative de se constituer en collectif pour entamer une bataille judiciaire.