6 octobre 2005. Voix off : « Toute cette histoire a commencé deux ans avant que le futur président n’entre à l’Élysée lorsqu’il est allé faire la connaissance du dictateur un jour d’octobre 2005. » Revenant sur cette visite, Zohra Mansour, qui était chargée des relations diplomatiques entre la France et la Libye, se souvient : « Le Guide m’a dit : « Zohra, nous honorons quelqu’un qui sera candidat à des élections importantes. S’il arrivait au pouvoir, nous pourrions entretenir de bonnes relations avec son pays. Ça vaut le coup, non ? ».
À propos du candidat Nicolas Sarkozy, en 2007, Rama Yade a son avis : « C’est l’époque où une certaine gauche intellectuelle s’insurgeait de ses propos et, à un moment donné, on a senti chez lui le besoin aussi de s’adresser à ces intellectuels-là, heu, parce que même s’ils ne sont pas majoritaires dans le pays, ils ont une certaine influence. Nicolas Sarkozy était sensible, très sensible à ce que pouvaient penser les Bernard-Henri Lévy, les Glucksmann, les Bruckner… » La politique étrangère de la France, serait-elle dictée par des personnes qui « ne sont pas majoritaires dans le pays » ?
Monsieur le Guide…
Voix off : « Le 28 mai 2007, l’un des tout premiers dirigeants du monde à qui le président français, tout juste élu, téléphonait longuement était le chef d’un petit pays d’Afrique du Nord. » Muammar Gaddhafi :« Monsieur Sarkozy, je vous félicite pour votre élection. Vous méritez la confiance du peuple français. »Sans doute, Nicolas Sarkozy, sait-il s’il doit quelque chose à la Libye. En tout cas, il n’est pas question de « dictateur » : « Monsieur Kadhafi, je suis enchanté de vous parler. Je n’ai pas oublié notre rencontre. Je garde un excellent souvenir de la qualité de vos analyses. Vous méritez amplement votre titre de Guide. » Nicolas Sarkozy dit : « votre titre de Guide » Mais encore… « Oui, monsieur le Guide. J’espère vous recevoir en France ou me rendre en Libye. » Et, pour finir… « Je vous exprime mes respects et mon amitié, monsieur le Guide. »
25 juillet 2007, Tripoli. Voix off : « L’heure est à l’idylle. Surtout lorsque vient la signature d’une dizaine d’accords de coopération. » Les contrats sur l’armement ? Henri Guaino a la réponse : « Quand vous faites des contrats de ventes d’armes, vous imaginez bien que le gouvernement peut effectivement les utiliser d’une autre manière que pour préserver l’indépendance, l’indépendance nationale. Bon ! Voilà. Mais faut-il donc ne plus vendre d’armes à quiconque ? » Trois ans plus tard, le président Nicolas Sarkozy fera voter une résolution à l’ONU qui interdira à tout avion libyen de décoller; il sera ainsi plus facile de détruire les avions au sol et tout le dispositif de défense, empêchant ainsi le peuple libyen de préserver l’« indépendance nationale » si chère à monsieur Guaino.