Que faire des élèves en classe d’examen testés positifs au coronavirus ?

Les examens de fin d’année approchent à grands pas dans un contexte où la maladie du coronavirus, dictant sans loi au Sénégal, n’épargne aucune couche de la société. Que faire alors des élèves en classe d’examen qui ont été éventuellement infectés au moment des épreuves ?

Le cas a été posé à un médecin, qui officie dans un grand hôpital de la place. Un élève en classe de terminale, diagnostiqué positif à la Covid 19 lui a exposé son stress face à la situation, à quelques jours des épreuves du baccalauréat. Problème : aucun dispositif particulier n’a été annoncé pour la gestion de telles situations. Nous avons alors pris langue avec les départements ministériels en charge de la Santé et de l’Éducation nationale pour voir si un tel cas de figure était prévu par les autorités. Au ministère de la Santé, on renvoie la patate chaude au ministère de l’éducation. Là, notre interlocuteur nous précise qu’aucun dispositif particulier n’est prévu. Les élèves dans cette situation devront se rattraper sur la deuxième session, celle du mois d’octobre.

Joint au téléphone par nos confrères d’emedia, Dr Aliou Dia, chef de la Division du contrôle médical scolaire au niveau du ministère de l’Education nationale informe que des dispositifs de prévention ont été pris pour qu’il n’y ait pas des cas de contamination dans les établissements scolaires. Toutes les mesures de protection telles que les gestes barrières, le respect obligatoire du port de masque, l’utilisation du gel hydroalcoolique pour éviter l’entrée du virus dans les écoles. Mais, dit-il : « La pandémie continue aux Sénégal et les élèves font partie de la communauté. Donc, dans le cadre du protocole sanitaire, des comités de veille sont installés dans chaque établissement scolaires pour prendre en charge les élèves. Ces derniers développent des cas asymptomatiques et ils sont pris en charge par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale », a expliqué Dr Dia. Pour les élèves en classe de terminale atteints de la maladie, ces derniers, informe M. Dia, pourront faire la session de remplacement en cas de guérison. Mais, précise-t-il : « ils doivent avoir un certificat médical ».

Sauf qu’il n’y a que le bac qui prévoit une deuxième session. Le problème reste donc entier pour le Bfem et l’entrée en sixième, mais également pour les autres examens. C’est l’inquiétude qui anime le secrétaire général du Cusems authentique, Dame Mbodji. Pour lui, d’ailleurs, beaucoup d’élèves en classe d’examen ont été testés positifs mais, la réalité serait étouffée. « Les autorités en charge de la gestion de la maladie du coronavirus n’en parlent pas parce qu’on avait prévu de fermer les écoles si on enregistrerait des cas dans les écoles. Maintenant, on isole simplement les élèves atteints de la maladie, le temps de les soigner », a déclaré Dame Mbodji, également câblé par nos confrères d’emedia.

Selon lui, les élèves ont eu, cette année, un temps d’apprentissage très faible entre la reprise des cours le 25 juin dernier et la date des examens. Mieux, il indique que l’Etat n’a rien prévu pour les élèves testés positifs. Ce qui, à son avis, est violation de la loi d’orientation dans son article 5 qui stipule que « l’éducation nationale doit être démocratique et tous les apprenants doivent avoir les mêmes chances de réussite ».

À cet effet, le syndicaliste propose qu’on accorde une seconde chance pour tous les élèves en classe d’examen qui ont chopé le virus. Qu’ils soient ceux qui font l’entrée en sixième, le BFEM ou le Bac. « Si ce sont les élèves en classe de terminale, ils auront la possibilité de faire la session d’octobre. Tel n’est pas le cas pour les candidats à l’entrée en sixième et au BFEM. Donc, nous demandons au Gouvernement d’accorder une seconde chance à ces derniers. Qu’on organise une session de remplacement pour tous les candidats. Pour ceux qui ont été testés positifs et qui sont guéris, qu’on leur laisse faire la session de septembre. Mais, s’ils échouent, qu’on leur donne une seconde chance parce qu’ils ont eu un temps d’apprentissage très faible », a expliqué Dame Mbodji.

À l’en croire, les organisations syndicales avaient proposé la tenue de tous les examens pour le mois de décembre mais, les autorités étatiques ont refusé. « Elles ont refusé pour sauver leurs enfants qui ont des prescriptions et qui veulent aller poursuivre leurs études à l’étranger », a ajouté Dame Mbodji.

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