La voie du troisième mandat ouvert…Alpha Condé en Guinée avance malgré une contestation qui s’essouffle. Alassane Ouattara en côte d’Ivoire est passé de président qui passe le témoin à président par nécessité après la mort subite de son ex-successeur, Et Macky Sall dont le troisième mandat naguère chuchoté devient presque une réalité aux yeux des Sénégalais.
Troisième mandat : Alpha Condé, Alassane Ouattara prêts
C’est tout le fonctionnement de la vie politique en Afrique qui se révèle. Des Chefs d’Etat en exercice prêts à tout pour modifier la Constitution dans leurs pays pour pouvoir se présenter à un troisième mandat. En Guinée, le Président Alpha Condé est à la quête d’un troisième mandat. Malgré la contestation populaire qui est d’ailleurs en train de s’essouffler, le Président Alpha Condé s’entête dans son projet. Alpha Condé est en train hors de la Guinée, de trouver un argument de taille pour sa troisième candidature.
Un argument qui viendrait de la Côte d’Ivoire voisine. Le Président Alassane Ouattara qui avait fait de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le candidat désigné de son parti à l’élection présidentielle ivoirienne dont le premier tour est prévu le 31 octobre prochain, est contraint de modifier tout le plan qu’il avait mis, avec le décès de ce dernier, le 7 juillet dernier. Alassane Ouattara devient ainsi candidat par nécessité. Le 31 octobre, c’est dans deux mois. Un délai qui lui parait insuffisant pour préparer la candidature d’un autre dauphin.
Et l’on dit qu’Alassane Ouattara bénéficierait du soutien de la France dans son projet de fouler la Constitution de son pays, pour pouvoir briguer un troisième mandat. Il se dit qu’il aurait discuté de son projet avec le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, lorsque ce dernier était venu en Côte d’Ivoire pour assister aux obsèques d’Amadou Gon Coulibaly. Alassane Ouattara avait aussi confié à Jeune Afrique : « A l’heure actuelle, compte tenu des délais, je ne vois, hélas, pas d’autre solution pour préserver la stabilité du pays ».
Macky Sall dans le guet
Alassane Ouattara et Alpha Condé ne sont pas les deux seuls Présidents en exercice à vouloir briguer un troisième mandat. Macky Sall les guette à la loupe depuis son mirador…Ils pourraient bien donner des idées au Président Macky Sall dont la candidature à troisième mandat qui avait été chuchotée, devient presque une réalité aux yeux des Sénégalais. « S’il veut un troisième mandat qu’il nous le dise clairement » dit-on à chaque coin de rue.
Le cas Macky Sall est différent de celui de Condé qui fait un « forcing » ou du cas ADO qui s’impose pour « préserver la paix ». Les Sénégalais ont depuis la première alternance choisi des présidents par défaut. Contre Abdou Diouf en 2000, « un chat » aurait gagné au second tour car le peuple avait soif de changement après 40 ans de gouvernance socialiste sanctionnés par deux édifices construits comme infrastructures nouvelles: le complexe hôtelier du King Fahd Palace et le pont 92.
Contre Wade en 2012, le ras-le-bol du peuple face à la dévolution monarchique avait fait du départ du président une nécessité. Le mieux placé au second tour serait le président par défaut. En 2019, Macky a été élu pour son bilan satisfaisant…Et cela risque d’être encore le cas en 2024. Passé le temps du président par « défaut », place au président du « bilan satisfaisant » ou du président par « conviction ». Et si en 2024, les Sénégalais trouvent le bilan du président « très satisfaisant » alors le problème du troisième deviendrait « facultatif ». La continuité dans la positivité ou le changement dans l’inconnu ?
Le peuple souverain dictera sa loi dans les urnes…