La crise sociopolitique qui secoue le Mali, depuis quelques semaines, devient de plus en plus préoccupante au Sénégal. En effet, vingt-quatre (24) heures après le déplacement du président Macky Sall, à Bamako, dans le cadre d’une médiation de la Cedeao, le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) se prononce.
Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo et compagnie disent constater pour le regretter la « détérioration progressive » de la situation dans ce pays frère consécutive, selon eux, au manque de réponse appropriée du pouvoir en place.
« Face à cette situation préoccupante marquée par des manœuvres de toutes sortes, le Crd apporte son entier soutien au peuple malien en lutte pour la démocratie, la justice, la paix et la fin de la corruption, appelle les acteurs du mouvement populaire à rester vigilants devant les atermoiements du pouvoir et les tentatives de déstabilisation de son unité et de sa cohésion et appelle le régime malien à la retenue et au sens de responsabilité pour écouter et répondre rapidement aux revendications légitimes du peuple malien avant que l’irréparable ne se produise », ont-ils indiqué dans un communiqué de presse parvenu à Seneweb.
Ils ajoutent: « Il est déplorable de remarquer que la crise politique actuelle au Mali est le résultat de la gestion chaotique de nos Etats basée sur des pratiques boulimiques s’appuyant sur le népotisme, la gabegie et le clientélisme politique ou familial. Il s’y ajoute le rétrécissement des libertés et les mascarades électorales identiques à celles de la dernière élection présidentielle sénégalaise ».
Mais pour le Crd, « la réussite de la mission des Chefs d’États de la CEDEAO dépendra de la capacité de ceux qui la composent à accorder la priorité aux intérêts du Peuple malien souverain avant ceux de leur pair et de sa famille »…
Ces leaders de l’opposition ont, par ailleurs, fait comprendre, dans ce même communiqué, que le président de la République, Macky Sall, « est disqualifié pour participer à désamorcer la crise au Mali, au regard de la situation dans laquelle il a plongé le Sénégal après plusieurs manipulations de sa constitution et l’organisation d’élections truquées ».