Le ministre de la Justice passe une période de quarantaine assez exceptionnelle. Isolé du public pour avoir été en contact avec une personne testée positive au Covid-19, le garde des Sceaux a reçu une délégation de travailleurs de la Justice. L’information est rapportée par le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) qui entend ainsi dénoncer une manœuvre de la tutelle.
« Comment un Ministre de la République peut-il recevoir une délégation de travailleurs alors qu’il a été déclaré être en quatorzaine d’incubation de la covid-19 au point de se faire substituer cette semaine à l’Assemblée nationale par le Secrétaire d’Etat chargé de la promotion des droits humains et de la bonne Gouvernance? Par où est donc passé le sens des responsabilités attendu de la part d’un Garde des Sceaux? », se demandent Aya Boun Malick Diop et ses camarades.
En fait, selon les syndicalistes, Me Malick Sall a reçu des responsables d’un autre syndicat nouvellement créé pour montrer que le combat des travailleurs de la justice ne fait pas l’unanimité. « (…) il n’a pas trouvé mieux que d’inviter un petit groupe dissident de travailleurs de la Justice qui ne fait même pas la grève », déplorent-ils.
Les grévistes accusent le ministre d’user de méthode d’un autre temps. « Cette démarche apparemment inspirée de tactiques directement sorties des manuels désuets d’un machiavélisme suranné semble dénoter d’un esprit belliciste qui supporte mal la critique d’un Syndicat qui ne demande légitimement que l’exécution de décrets signés par le Président de la République et la mise en œuvre d’un protocole d’accord dûment paraphé par la République du Sénégal », regrettent-il.
Le Sytjust dénonce surtout le fait que le ministre invite un syndicat qui n’a ni récépissé, ni plateforme revendicative, encore moins un quelconque accord avec l’Etat. Et pendant ce temps, il refuse de discuter avec le Sytjust, seule entité légitime aux yeux de Me Aya Boun Malick Diop et Cie.