Il était le dernier fils de l’éminent El Hadji Elimane Sakho, un des grands moukhadams de Seydi El Hadji Malick Sy (RTA). El Hadji Tafsir Sakho, né en 1937 à Ngaparou, est le digne héritier et le parfait disciple de son frère et Wassila, El Hadji Ibrahima Sakho, pour qui il a assuré le legs durant les nuits du Gamou après le départ de celui-ci, en 1994.
« Il était très jeune quand son père El Hadji Elimane Sakho quittait ce monde. C’est alors que El Hadji Ibrahima Sakho, hériter du Khalifat le prenait sous son ombre tutélaire », raconte son fils El Hadji Ousmane Sakho pour qui l’image du défunt représente beaucoup. En effet, El Hadji Tafsir Sakho était très célébré pour son rôle incontournable au sein de la famille de Maodo et auprès des disciples et autres membres de la communauté.
De son père, El Hadji Elimane Sakho, le fils de Sokhna Maimouna Dione a d’abord hérité le grand savoir, le charisme inné et surtout la finesse à tout égard. En effet, ce géniteur, connu pour avoir été l’homme de contact de Maodo, lui a légué une certaine passion pour la Tarikha, ainsi que cette délicatesse dans l’engagement au service des affaires religieuses et de la Tarikha Tidjania.
Durant son riche parcours sur terre, qui s’arrête ce samedi 21 juin 2020, El Hadji Tafsir Sakho s’est consacré entièrement aux préceptes de l’Islam et aux enseignements de la Tarikha. « Sa maitrise des textes et de la vie du Prophète, à travers le Khilassou Zahab d’El Hadji Malick Sy avait ébloui son entourage », confie un des proches.
Lui qui se disait, néanmoins, disciple d’El hadji Ibou Sakho. Il faut dire que son énergie était palpable jusque dans les méandres d’une vie faite d’un don de soi reconnu…Son allégeance auprès de son frère, El Hadji Ibou Sakho, en est une parfaite illustration mais encore c’était une fière allure pour cet illustre, connu pour sa grande humilité. « Il se targuait auprès de qui voulait l’entendre qu’il était un fervent « talibé » de Baye Ibou Sakho. Il le répétait, sans cesse, à ses neveux, les enfants de ce dernier », rapporte son fils Ousmane Sakho qui s’est confié à Asfiyahi.
Fait marquant : Ils quittent ce bas monde tous les deux à l’âge de 83 ans et un jour de Samedi. « L’héritage d’El Hadji Ibou Sakho n’a souffert d’aucune faille. Il l’a assuré haut la main. Il faut dire qu’il a surtout été un pilier pour la famille élargie, des membres de la famille aux disciples », explique ses proches qui témoignent tous de la grande ouverture d’esprit de cet érudit dont la générosité légendaire était tant chantée.
« Il était un grand cœur, si grand qu’il ne se lassait jamais d’accueillir et de s’occuper lui-même des autres. Jusqu’à un âge avancé, il continuait toutefois à superviser les Gamous et Ziarras aussi bien à Tivaouane qu’à Ngaparou. Il se donnait à fond et faisait des tâches pour lesquelles même un jeune de 20 ans se lasserait vite », se souvient son fils. Le dernier en date était au mois de mars 2020.
Son mérite est d’autant plus loué que Serigne Babacar Sy Mansour ne manquait jamais de le porter, au premier rang, dans ses concertations. Et c’était tout à son honneur !
En effet, sa relation avec le Khalifat notamment avec Serigne Babacar Sy Mansour rappelle, parfaitement, le rapport de grande estime que Seydi El Hadji Malick avait avec El Hadji Elimane Sakho, El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh avec El hadj Ibou Sakho. Et pour cette fois, le Khalife général des Tidjanes vient de perdre un illustre compagnon.
« Leur compagnonnage date de longtemps. L’estime de l’actuel Khalife pour El Hadji Tafsir est d’autant plus profonde qu’il l’a toujours accompagné partout. Et durant les grands événements, il est juste à ses côtés. Quand il voyage, c’est avec lui et un jour d’ailleurs, en terre, européenne, le Khalife a demandé qu’il partage sa chambre et c’est ainsi, entre eux, une grande entente cordiale et spirituelle », révèle El Hadji Ousmane Sakho.
« Baye Tafsir », comme l’appelait affectueusement Serigne Babacar Sy Mansour, un nom par lequel il a d’ailleurs répondu toute sa vie auprès de cette jeune génération, n’a jamais manqué aux rendez-vous de la famille. On lui a toujours réservé une bonne place.
Cette place est désormais vide. Au moment où les hommages fusent dans sa cour telle une empilée, encore un jour de samedi qui, cette fois, laisse la Hadara, orpheline d’un homme hautement apprécié pour son travail acharné et son œuvre symbolique.
Asfiyahi.Org
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