Dressant le bilan mensuel de la covid-19 au Sénégal, trois mois après que le virus circule dans le pays, le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire, Dr Abdoulaye Bousso n’ a pas mis de gongs pour dire ses vérités crues à la populations sénégalaise après que des mesures d’assouplissements de l’état d’urgence ont été prises par le gouvernement sénégalais. « Si aujourd’hui, les personnes ne respectent pas les mesures barrières, il faudra naturellement s’attendre à l’augmentation des cas communautaires parce que les gens vont bouger plus », a déclaré Dr Bousso.
La pandémie du coronavirus risque de gagner plus de terrain si les gens ne respectent pas les mesures édictées par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. L’alerte a été sonnée par le Dr Bousso qui invite les Sénégalais à ne pas se relâcher ce, malgré que les autorités ont autorisé la circulation. « Il faut que les mesures barrières soient respectées. Si ces mesures ne sont pas respectées, on peut arriver à une situation difficile. Nous sommes actuellement sous stress, la gestion de cette pandémie n’est pas évident pour un système de santé avec 40 000 patients. Donc, il est évident qu’il faudra prendre conscience de ça », a déclaré Dr Bousso.
Il a tenu à souligner que : « la maladie est là, ce n’est pas parce que la libre circulation a été décidée que la maladie va disparaître. La transmission, elle est active elle se poursuit. C’est aujourd’hui plus qu’avant qu’il faut respecter ces mesures barrières. Parce que l’indicateur de cas graves risque d’augmenter et nos hôpitaux n’auront pas la capacité de faire face à ces cas graves ».
Selon le Directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire, le nombre de cas communautaires va effectivement évoluer parce que, a-t-il souligné, les gens vont se déplacement : « L’analyse des cas communautaires devra se faire différemment. Ces cas vont être de plus en plus importants. Mais également, c’est la protection des groupes vulnérables. Aujourd’hui, c’est les personnes âgées et les personnes présentant des tares, on devrait avoir un œil spécifique sur ces personnes », a-t-il prévenu.
« La majorité des personnes atteintes de coronavirus sont asymptomatiques. »
Dr Bousso revient sur les cas asymptomatiques. Il informe que ces personnes asymptomatiques sont également des jeunes entre 20 et 40 ans. « Ce sont ces personnes qui sont à risque pour ces sujets qui sont vulnérables et pour des sujets âgés. Donc, il est extrêmement important qu’on puisse mettre l’accent sur ces groupes vulnérables », a-t-il proposé. Il révèle qu’une proposition sera faite dans le cadre du suivi de ces groupes vulnérables.
Dr Bousso a également renseigné que le nombre de tests réalisés par jour va également évoluer. « Nous allons avoir la plus grande difficulté pour suivre les cas contacts. Comment on va suivre les contacts et quelle est la pertinence de suivre ces cas contacts ?», s’est-il interrogé.
Pressafrik