Le tribunal des flagrants délit a vidé ce jeudi 4 juin l’affaire des sextapes de la cité Keur Gorgui et des Maristes. Seules les personnes majeures impliquées dans cette affaire ont été entendues. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, détournement de mineures, production et diffusion d’images pédopornographiques publiques, incitation à a débauche, violation de la loi sur le couvre.
Les prévenus de l’affaire du sextape tourné aux Maristes ont fait face au juge du tribunal de flagrant délit ce matin. Il s’agit d’Ousseynou Konté (gérant de l’auberge), El Hadji Malick Diallo (élève), Thierry Lopez (élève), Amadou Mactar Sèye (élève),Ousseynou Konté (gérant de l’auberge), Diony Hervé Gomiz alias Thieno (étudiant). Les trois élèves précités sont poursuivis pour association de malfaiteurs, détournement de mineures, production et diffusion d’images pornographiques publiques, incitation à la débauche, violation de la loi sur le couvre.
Pour l’étudiant Diony Hervé Gomis et Ousseynou Konté, le gérant de l’hôtel, ils sont poursuivis pour violation de la réglementation sur les sites à hébergement hôtelier. Interpellé sur la collecte et la publication des vidéos à caractère pornographique, El Hadji Malick Diallo reconnait avoir participé aux sextapes mais nie catégoriquement avoir diffusé les images.
Devant le juge, l’élève explique que « le jour des faits, c’est-à-dire le jour de la Korité, nous avons loué une voiture à 70 mille et un appartement à 35 mille francs CFA la nuit pour s’éclater et faire la fête. Nous avions déjà acheté toutes nos provisions ainsi que les autres choses dont nous avions besoin. Nous avions amené nos copines dans l’appartement. On dansait et on fumait de la chicha. A un moment donné, je me suis isolé avec ma copine dans la chambre. On s’est mis à flirter. J’ai voulu entretenir des rapports sexuels avec elle mais elle refusé en me disant qu’il y avait beaucoup de monde dans l’appartement. Mais lors de la première fête qui a eu lieu à la cité Keur Gorgui, on a entretenu des rapports sexuels. C’est moi qui ai filmé la scène où l’une des jeunes filles était en train de faire de la fellation avec son copain. On avait décidé de le garder mais c’est finalement M. Sène (14 ans) qui a posté la vidéo sur son statut WhatsApp. Et un de ses contacts a capturé les vidéos qui se sont retrouvées sur les réseaux sociaux « .
Quant au réceptionniste de la Résidence Zeina des Maristes, il affirme être absent des les lieux lorsque les jeunes sont venus pour la location de l’appartement. C’est, d’après lui, son collègue Diémé qui était au poste. « Je n’étais pas de service et les jeunes ne m’ont pas donné de l’argent. La veille, ils sont venus visiter l’appartement et repartir sans rien me donner », a déclaré Ousseynou Konté.
Néanmoins, Diony Hervé Gomis alias Thieno (étudiant) dit connaitre El Hadji Malick Diallo. « Il me sollicitait chaque fois qu’il voulait louer un appartement », dixit l’étudiant.
Quant à la diffusion des images via les réseaux sociaux, Amadou Mactar Sèye confesse certes avoir violé le couvre-feu mais, précise n’avoir « en aucun moment partagé les vidéos. C’est El Hadji Malick Diallo qui me les a envoyées ».
Cependant, pour le cas de Thierry Lopez, il reconnait la collecte d’images. Toutefois, il jure n’être ni de prés ni de loin avoir participé aux différentes fêtes organisées par la bande. « J’ai juste reçu les images et je ne les ai pas partagées », dit-il pour clamer son innocence.
Dans son réquisitoire, après avoir donné une leçon de morale aux prévenus, le procureur a mis toute cette affaire sur le compte de El Hadji Malick Diallo. A suivre le maître des poursuites, « El Hadji Malick Diallo est à l’origine de toute cette histoire parce que c’est lui qui a invité A Diallo, tout en sachant que cette dernière était mineure. Pis, ils étaient à leur quatrième rencontre. Pire, c’est El Hadji Malick Diallo qui a collecté les images, c’est lui qui les a remises à son ami pour le montage. Ils ont fait une compilation« .
Par conséquent, la représentante du ministère public a requis un an dont six mois ferme contre les trois lycéens à savoir El Hadji Malick Diallo (élève), Amadou Mactar Sèye (élève), Thierry Lopez (élève) pour association de malfaiteurs, détournement de mineures, production et diffusion d’images pédopornographiques publiques, incitation à la débauche, violation de la loi sur le couvre.
Pour les prévenus Diony Hervé Gomis et Ousseynou Konté, ils risquent respectivement 6 mois dont 1 mois ferme et 6 mois avec sursis pour violation de la réglementation sur les sites à hébergement hôtelier.
Le délibéré est prévu le 8 juin prochain.