Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois et M. Gbagbo avait finalement été arrêté en avril 2011 après plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne.
L’audience débutera à 09h30. La procureure Fatou Bensouda et son équipe prendront la parole avant les représentants des 726 victimes admises aux procédures. La défense s’exprimera ensuite, probablement à partir de vendredi.
Manifestation
Plus d’un millier de partisans de M. Gbagbo sont attendus pour une manifestation jeudi devant les bâtiments de la CPI, à La Haye. L’ex-président ivoirien est accusé d’avoir fomenté une campagne de violences pour tenter, en vain, de conserver le pouvoir. Charles Blé Goudé aurait, lui, été à la tête d’hommes ayant tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir l’ex-chef de l’Etat au pouvoir. Mais pour le camp Gbagbo, ce dernier est un chantre du multipartisme et la France, ancienne puissance coloniale, est derrière le « complot » qui a entraîné la chute de ce farouche nationaliste.
Reporté à plusieurs reprises, ce procès est attendu autant par le camp Ouattara que par celui de Gbagbo, d’autant qu’il repose la question cruciale des rapports entre justice et réconciliation.
Dans les bastions des deux accusés, des écrans géants seront installés pour que la population puisse suivre les procédures. Pour ses partisans à Abidjan, l’ancien président est « innocent » et le procès va permettre de « lever un coin de voile pour qu’on sache la vérité sur tout ce qui s’est passé », assure l’un d’entre eux.