Des avocats ont saisi, ce mardi, 5 mai, la Cour suprême. Une procédure déclenchée sur demande du collectif pour le rapatriement des Sénégalais décédés du coronavirus à l’étranger. Les membres de ce collectif, présents dans plus de 30 pays, s’activent pour la levée de la mesure prise par l’État du Sénégal, interdisant ce rapatriement pour éviter la contagion.
« Ce sont des familles des personnes décédées du Covid-19, qui ont estimé que la décision de l’État du Sénégal d’interdire le rapatriement des corps ne se justifie pas, portant atteinte à leurs droits fondamentaux », a expliqué Me Assane Dioma Ndiaye, membre du pool d’avocats, interrogé par Sud fm.
La robe noire de poursuivre : « En la matière, la Cour suprême, à travers sa loi organique, permet à tout citoyen qui estime que son droit fondamental a été violé de pouvoir la saisir afin qu’elle ordonne d’abord la cessation de cette violation mais surtout qu’elle enjoigne à cette personne morale de droit publique qui est en l’occurrence l’État, de prendre toute mesure nécessaire. En l’espèce, ces familles estiment que le droit à une sépulture éternelle est un droit fondamental. Il s’agit de respecter leurs libertés et convictions religieuses. Et si ces corps étaient enterrés à l’extérieur dans des conditions qui ne sont pas pérennes dans le cadre de constructions qui ne sont pas éternelles, cela porterait gravement atteinte à leurs droits, et les installerai dans une psychose affective éternelle, dans une instabilité psychologique. »
Et donc, tranche l’avocat : « c’est une question extrêmement importante pour ces familles. D’autant que tous les spécialistes consultés, nous disent qu’il est possible à partir d’un protocole funéraire déterminé de rapatrier ces corps au Sénégal sans que cela ne pose un dommage anormal et spécial aux populations ».
La Cour suprême dispose de 48 heures pour se prononcer.