La hausse des tarifs de manutention au terminal vraquier de Dakar appliquée par la filiale de Necotrans est contestée par un groupement de cimentiers et de miniers. De son côté, le logisticien français rappelle que l’augmentation est le fruit d’une médiation conduite avec les autorités gouvernementales sénégalaises.
Depuis le 1er janvier, date d’entrée en vigueur des nouveaux tarifs de manutention des pondéreux, plusieurs clients du terminal vraquier du port de Dakar contestent cette nouvelle grille et « son application unilatérale et immédiate ».
Un « groupement des opérateurs miniers du port de Dakar », qui revendique parmi ses membres les cimentiers Sococim, Ciments du Sahel, Dangote Cement Sénégal ainsi que les phosphatiers Sénégal Mines, Somiva et Sephos, a déploré « le blocage » de leurs navires par Necotrans TVS (Terminaux vraquiers du Sénégal).
Extrait du communiqué du « Groupement des opérateurs miniers du port de Dakar »
Dans son communiqué daté du 14 janvier, le groupement donne l’exemple du navire Sahel M/V Harrier qui transporterait une cargaison pour Ciments du Sahel et serait « interdit d’accès au port de Dakar […] depuis le 03 janvier », occasionnant ainsi « 15 000 dollars de pertes par jour ».
Face à cette situation jugée « désastreuse » pour l’industrie locale, le groupement a décidé de procéder, le 17 janvier, à l’arrêt technique de ses usines.
Médiation
Interrogé par Jeune Afrique, Grégory Quérel, PDG du groupe Necotrans, rappelle que « la hausse du tarif, de 2 000 F CFA à 3 645 F CFA la tonne, est le fruit d’une médiation conduite en juillet 2015 avec les autorités sénégalaises : le Premier ministre et les ministres des Mines, de la Pêche et de l’Économie maritime, et du Commerce ».
« Cette hausse participe au financement de l’amélioration de la sécurité et des capacités de traitement du terminal (qui peut aujourd’hui traiter 24 000 tonnes par jour contre une semaine auparavant). Les gains de productivité du terminal ainsi que la hausse des volumes et de la cadence bénéficient à nos clients », a expliqué le dirigeant français, selon qui « 11 clients du terminal sur 14 se sont ralliés au nouveau tarif ».
Verbal
Une estimation contestée par Ndiankou Mbengue, patron de Manutention logistique et transport ((MLT), un acteur portuaire, présent aussi dans la logistique minière et coordinateur du groupement protestataire.
« À l’exception de Westwind, personne n’a donné son accord même verbal, martèle-t-il à Jeune Afrique. Or cette société fait en gros 100 000 tonnes sur les 2 300 000 manutentionnées par Necotrans TVS en 2015, analyse-t-il. Les 70 % sont réalisés par les 5 entreprises qui refusent de signer le contrat (Sococim, Ciments du Sahel, Dangote, Somiva et Sephos). Encore que Westwind ait signé le contrat sous réserve que le nouveau tarif qui lui sera appliqué, soit identique à celui appliqué aux autres. »
Jeune Afrique n’a pu, en dépit de ses tentatives, entrer en contact avec les directions de Dangote Cement Sénégal, Sococim Industries ou encore Somiva.
La concession du terminal vraquier du port de Dakar a été accordée à Necotrans en 2013 pour une durée de 25 ans par le nouveau régime accusé de voiloir sauver les intérets français.
D’ailleurs, le DG du port est introuvable depuis l’éclatement de cette affaire qui risque de plomber le fonctionnement du PORT