« Dans quelques jours, certains Sénégalais décédés du Covid-19, non réclamés par leurs proches, vont être incinérés ou enterrés dans des fosses communes et leurs proches n’auront plus aucune trace d’eux. Ils tomberont ainsi dans l’anonymat le plus complet ». L’alerte est lancée par Seydina Omar Ba, coordinateur général du Collectif pour le rapatriement des corps des Sénégalais décédés à l’étranger, à travers une note intitulée « quand l’État du Sénégal ouvre la porte des fosses communes à ses dignes fils ».
Il soutient que cette situation est la résultante de la décision de l’État du Sénégal de bloquer le transport de ces corps sans aucune réflexion sur les conséquences humaines que cela pouvait avoir.
« L’histoire retiendra qu’en 2020, dans une crise sanitaire sans précédent, où tous les peuples comptent sur la protection de leur Etat, les autorités sénégalaises ont pris une décision ayant directement conduit des compatriotes dans les fosses communes et les crématoriums occidentaux », a-t-il notamment écrit dans cette déclaration.
Ba ajoute, pour le regretter, qu’ »au lieu de prendre ses responsabilités, l’État du Sénégal a choisi la stratégie du pourrissement (sans mauvais jeu de mots). Cet État a même réussi à ce que les familles de certaines personnes décédées ont désormais honte de déclarer leurs morts. C’est sans doute le but qui était recherché, pour que ces personnes soient enterrées ou incinérées dans l’anonymat le plus complet et dans le silence le plus plat ».
A en croire le coordonnateur du Crc-Sénégal, ce drame absolu engagera la responsabilité personnelle de tous ceux et celles qui ont concouru à cette décision, qu’ils n’ont fait reposer sur aucun fondement. Non sans inviter à « rectifier le tir pour que l’Histoire garde une trace plus digne de nous et que nous pourrons fièrement raconter à nos fils et petits-fils ».