Le ministre de la Justice, Me Malick Sall s’est expliqué dans un entretien avec L’Observateur sur les conditions d’autorisation de sortie pour 60 jours de l’ancien président tchadien, Hissène Habré.
« Hissène Habré n’a pas été libéré. Il a tout simplement bénéficié d’une décide d’autorisation de sortie pour 60 jours. Une autorisation qui a été donnée lundi matin. La position du juge d’application des peines de justifie, car il a été saisi par Habré et a estimé que, depuis que l’état d’urgence a été décrété au Sénégal à cause de la pandémie du coronavirus, il y a eu des répercussions dans tous les secteurs aussi bien de la Justice que de l’administration pénitentiaire », a dit Me Sall.
Qui poursuit : » La conséquence au sein de l’autorité pénitentiaire, c’est qu’il y a eu la consignation de tous les agents de l’interdiction des visites et des repas venant de l’extérieur. Hissène Habré est un prisonnier international qui nous a été confié. Étant tout seul, il ne pouvait ni d’être rendu visite ni servi à manger. Du coup, il a saisi le juge ».
Cependant, le domicile de Habré reste sous surveillance 24H/24 par des agents de l’administration pénitentiaire. « On ne peut lui rendre visite que dans les mêmes conditions que quand il était en prison au Cap Manuel », a précisé le ministre de la Justice.
Reconnu coupable de crimes contre l’humanité, Hissène Habré a été condamné à la prison à perpétuité en 27 avril 2017 par les chambres africaines extraordinaires, un tribunal spécial créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine et le Sénégal.
Hissène Habré a dirigé le Tchad d’une main de fer pendant huit ans, de 1982 à 1990 avant d’être chassé du pouvoir par l’actuel président Idriss Déby Itno. Il s’était alors réfugié au Sénégal en décembre 1990, où il a été arrêté le 30 juin 2013.