Les agressions et les braquages à main armée sont devenus monnaie courante au Sénégal de nos jours. Des personnes sont tuées et d’autres frôlent la mort lors des cambriolages ou simples chapardages commis par des bandits sans foi ni loi. Les malfaiteurs tuent facilement pour dérober les biens d’autrui même pour un simple téléphone portable.
Pape Moussa Seck a comparu à l’audience de la Chambre criminelle pour des faits de braquage à main armée d’un cybercafé à Castors. Les faits pour lesquels, le premier dan de taekwondo a comparu remontent à la nuit du 6 juillet 2014 aux environs de 22 heures lors du « Nafila (prière surérogatoire)» du mois de Ramadan.
Cette nuit-là, trois individus armés de couteaux ont fait irruption dans un cybercafé, attaquant la gérante et un client qui s’y trouvait avant de soustraire un téléphone portable et un ordinateur. Les assaillants ont plaqué et maîtrisé les victimes avant de casser la baie vitrée en prenant la fuite. Poursuivis par la clameur publique, les malfrats se sont fondus dans l’obscurité. Moins chanceux, Pape moussa Seck a été appréhendé par la foule avec un couteau à la main et conduit à la police.
A la barre de la Chambre criminelle, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés. « J’ai eu à en découdre avec les assaillants, mais on m’a assommé avec une chaise. Lors de leur fuite, les malfaiteurs m’ont désigné du doigt en disant que j’étais un voleur. Pour me défendre face à la foule, j’ai ramassé le couteau qui a servi à agresser la gérante. J’ai été appréhendé au hasard », s’est-il défendu. Le champion de Taekwondo s’étonne d’être accusé à tort par la gérante.
A en croire le Substitut du Procureur, les déclarations de l’accusé ont varié de l’enquête préliminaire à la barre. Pour le ministère public, la gérante et le témoin ont identifié l’accusé faisant partie des assaillants du cybercafé à Castors. « Pape Moussa Seck a été appréhendé après une course-poursuite. Il est bien impliqué dans l’agression. Le vol en réunion et l’association de malfaiteurs sont caractérisés à l’encontre de l’accusé », a estimé le défenseur de la société. « Le certificat médical a fait état des blessures à l’œil et des égratignures sur la gérante », a encore expliqué le maître des poursuites, qui a requis 10 ans de prison ferme contre l’accusé.
Quant à la défense, elle estime qu’il n’y a pas d’éléments probants qui militent en faveur de la condamnation de l’accusé. « On ne peut pas se baser sur des suppositions et des accusations pour condamner une personne à 10 ans de prison ferme. Pape Moussa Seck est un innocent qui a subi une injustice. il a eu la malchance d’être au mauvais endroit et au mauvais moment. Mais cela ne fait pas de lui un criminel. On ne peut pas accuser une personne sans preuves », a argumenté Me Mbaye.
A titre principal, l’avocat de la défense a plaidé l’acquittement de son client et, à titre subsidiaire, sa relaxe au bénéfice du doute. Lequel doit raisonnablement profiter à l’accusé. La Chambre criminelle a mis l’affaire en délibéré pour le 11 février prochain.