On en sait un peu plus sur les raisons de la brouille qui sévit à l’Agence de Presse Sénégalaise (APS). Dans une vidéo publiée par nos confrères de Beut7.com, on peut voir deux hommes en train de tirer violemment une dame en présence du directeur général Thierno Ibrahima Fall. Dans la même vidéo, on montre également le directeur de l’APS Thierno Ibrahima Fall en compagnie de trois personnes en train de s’activer pour ouvrir la porte d’un bureau fermé. A signaler que le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, figurait lui aussi dans la vidéo mais sans réaction.
Joint par Seneweb, un agent de l’APS sous le couvert de l’anonymat est revenu sur ce qui s’est passé dans les locaux de l’agence. «Le directeur a affiché des notes de service pour affecter des personnes en lieu et place des décisions de nomination. Depuis 7 ans il fait ces genres de pratiques. Le ministre de la Communication lui avait même demandé de surseoir tout à cela jusqu’à la fin de la restructuration », explique notre source.
Qui précise : « Malgré la note du ministre du 24 décembre, il poursuit sa campagne de promotion sans attendre le décret de promulgation, le décret de confinement de son poste ni et le décret qui nomme le PCA qui doivent venir après le changement définitif du statut de l’APS en société nationale. Malgré les prescriptions du ministère il a persisté en violant de manière flagrante la loi avec la complicité de quelques agents à qui il a promis des postes », a révélé notre source.
Revenant sur la vidéo en question, notre informateur nous dit que les dames sont des cadres de l’APS. La première est le chef de service administratif et financier, la deuxième le chef de service commercial. «Le directeur les a démis de leurs fonction sans les remettre dans un un autre poste. Et c’est pour cela qu’elles ont refusé depuis deux semaines de faire leur passation de service.
De son coté, Thierno Ibrahima Fall, le directeur général de l’APS qui a été lui aussi joint par nos soins, a précisé ceci: « C’est l’huissier qui faisait son travail. Moi en tant que directeur général, j’assistais à l’ouverture des portes, et je gère aussi la police de l’entreprise et j’étais là à ce titre ».
S’agissant des deux dames qui figurent dans la vidéo, il explique que « Depuis trois mois, elles font la résistance. Elles disent que l’APS est dissoute en tant que société nationale et c’est la raison pour laquelle elles ne peuvent pas être affectées et elles continuent à percevoir leur salaire. Elles font la confusion entre l’APS société nationale, et l’APS établissement public. La loi est passée certes à l’Assemblée nationale, mais pour que ça soit effectif, il faut que le président de la République la promulgue. Nous continuons de fonctionner sous le régime de l’établissement public à caractère industriel et commercial en attendant la société nationale ».
Par rapport aux accusations sur sa défiance à l’endroit du ministre sur la note du ministère de tutelle, il répond : « j’étais en séance de travail avec le ministre de la Communication. Il m’a demandé de rapporter les questions de l’APS jusqu’à que ça soit mis en œuvre. J’avais repositionné des postes de directeurs et le ministre m’a fait savoir que j’ai la latitude de nommer dès que la loi est promulguée. Mais pour le moment on doit attendre jusqu’à que la société nationale soit mise en œuvre. Et c’est pour cela on a suspendu la décision de nomination de Momar Diongue comme le directeur de la rédaction. Et on attend que la loi soit promulguée par le président de la République pour qu’il rejoigne ce poste ».