Malaise chez les organisations de défense des droits humains à cause de Guy Marius Sagna

Malaise entre les organisations de défense des droits humains. En atteste la dernière sortie de Babacar Ba, coordonnateur du Forum du Justiciable.

Ce dernier, sans citer de nom, déclare que des individus veulent faire des droits humains une affaire de club. « Nous avons constaté le plus souvent qu’il y a trois ou quatre organisations qui s’unissent pour défendre certaines causes. Parfois, le Forum du justiciable est écarté. Or, nous avons cette notoriété et nous avons fait nos preuves aussi bien au niveau national qu’au niveau international. Donc, aujourd’hui, nous ne comprenons pas que sur certaines luttes pourquoi le forum du justiciable est écarté », dénonce Babacar Ba.

Et ajoute-t-il : « Vouloir restreindre, circonscrire la lutte des droits humains à trois organisations, je pense que cela peut affaiblir ses causes qui nous unissent, qui sont la promotion des droits humains ».

Face à ceux qui lui reprochent d’être proche du pouvoir, il rétorque : « Nous n’avons pas le complexe aujourd’hui de recadrer l’opposition si elle n’est pas sur la bonne ligne. Le Forum du justiciable ne s’identifie pas à l’opposition contrairement à certaines organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile. Nous dénonçons tous les actes qui vont à l’encontre des intérêts de la population posés par l’opposition ou le pouvoir », dit-il.

En effet, le président du Forum du justiciable a fait cette sortie au lendemain de la conférence de presse organisée par les organisations de défense des droits pour solliciter la libération de Guy Marius Sagna. Une conférence de presse à laquelle il n’a pas été convié.

Interpellée sur ces notes discordantes au sein des organisations des droits humains, Sadikh Niasse, Secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) regrette cette situation d’autant qu’, à son avis, cela peut fragiliser les combats qu’ils sont en train de mener. « Je ne sais pas pourquoi il n’a pas été convié à la dernière conférence de presse mais, il n’y a pas une tentative de le museler. On ne l’a pas fait pour l’écarter », a expliqué Sadikh Niasse, reconnaissant qu’il y a toujours des difficultés dans une coalition. Poursuivant, il avoue qu’il y a certaines organisations syndicales qui reprochent à Babacar Ba ses positions, surtout sa sortie sur le retour de la peine de mort.

Contacté, Seydi Gassama d’Amnesty International au Sénégal souhaite ne pas entretenir la polémique. Selon lui, les autres organisations syndicales n’ont aucun intérêt à attaquer ou écarter le président du Forum du justiciable. « C’est une polémique inutile. Nous avons décidé de ne pas y répondre. Si Babacar Ba veut nous parler, il n’a qu’à venir nous voir », a expliqué Gassama.

Alioune Tine, non plus ne souhaite pas s’épancher sur le sujet. Son rôle, dit-il, c’est de réguler. C’est-à-dire conseiller les organisations de défense des droits afin qu’elles n’aient pas de problème.

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