La récente sortie du directeur de Senac SA, Xavier Idier, parlant de «renégociation inappropriée» du contrat de concession de l’autoroute Dakar-Aibd, préoccupe à bien des égards le bureau exécutif du Forum civil.
Au cours de sa réunion tenue ce dimanche, la section sénégalaise de Transparency international note une «volonté manifeste» de Senac Sa de vouloir «fermer toutes possibilités de renégociation du contrat de concession le liant à l’Etat du Sénégal».
Dans la foulée, ils apprécient «très négativement cette sorte de mise en garde teintée de menace de la part de la Société Senac à l’endroit de l’Etat du Sénégal». Pour Birahim Seck & Cie, ces propos sont tenus dans un contexte où les tarifs de péage sont excessifs par rapport aux distances parcourues et au trafic.
«L’autoroute à péage, au lieu d’être une autoroute de facilitation de la mobilité avec des conditions de sécurité et de rapidité acceptables, est perçue comme une autoroute de stress avec les longues files d’attente au niveau des postes de péage et celle de tous les dangers pour les usagers», lit-on dans ce texte. «Faire preuve de respect à l’endroit des Sénégalais» Le 23 janvier 2020, lors d’une cérémonie de présentation des vœux, le directeur général de Senac. Sa avait déclaré ceci : «le contrat nous fixe un ensemble de droits réciproques entre l’Etat et le concessionnaire. Aujourd’hui nous sommes au-delà de ce que le contrat nous demande de faire.
Et l’idée de renégociation ne parait pas appropriée parce que l’on peut le renégocier que s’il y a une clause qui le permet et aujourd’hui, il n’y en a pas ».
A ce titre, le Forum civil recommande à Senac Sa de «faire preuve de respect à l’endroit des Sénégalais, de se départir de cette attitude néocoloniale et d’aller à la table de négociations avec l’Etat du Sénégal pour la restauration effective de l’équilibre contractuel et à l’Etat d’être ferme dans sa volonté de renégocier la concession de l’autoroute à péage Dakar-Aibd».
Mieux, conseille le Forum civil à l’Etat du Sénégal de «renégocier le contrat dans le sens de défendre les intérêts intrinsèques de l’Etat et du peuple sénégalais et de procéder à un audit technique des travaux de l’autoroute afin d’éclairer les Sénégalais sur l’utilisation des 320 milliards et la participation réelle de Eiffage dans le montage financier ».