Ça sent le début de la fin pour l’Apr. Créé en 2008, le parti présidentiel montre déjà des signes d’essoufflement et d’implosion. Comme le chant du cygne, les querelles au sommet du parti semblent sonner le glas de cette formation que les observateurs politiques ont toujours considéré comme non structurée et qui tient encore debout grâce à l’exercice du pouvoir.
En effet, la délation, les querelles intestines, les invectives et les dénonciations calomnieuses entre responsables au somment ressemblent à bien des égards à celles qui précédé la chute du régime des libéraux. En 2011, les libéraux se faisaient sans cesse des procès en sorcellerie, s’accusant de tous les péchés d’Israël. Aujourd’hui, l’Apr ressemble à tous points de vue au Pds pré 2012.
En effet, aujourd’hui, certains responsables donnent leurs points de vue sur la marche du parti, la gestion des affaires publiques par le président Macky Sall et son gouvernement ou dénoncent l’inaccessibilité subite de la famille présidentielle. En face, d’autres les insultent copieusement. Pire, ils mettent sur la place publique leurs conversations privées.
Moustapha Diakhaté reçoit des insultes, des invectives et même des menaces dès qu’il dit ou écrit que le président Macky Sall ne peut pas se représenter à la présidentielle de 2024. Son camarade de parti, le député Djibril War, l’a d’ailleurs accusé d’avoir touché 10 millions de francs par mois lorsqu’il était président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yakaar. Il a été également malmené lorsqu’il a critiqué la hausse du prix de l’électricité.
Le tonitruant député Moustapha Cissé Lo vient également de faire les frais de la furie de Yakham Mbaye, le directeur du quotidien national Le Soleil et membre du secrétariat national de l’Apr. Dans un entretien accordé à dakaractu, il dévoile les détails d’une conversation entre le président Macky Sall, le député Abdou Mbow, Moustapha Cissé Lo et lui-même.
Toujours dans sa logique de combattre tous les «mal pensants», Yakham Mbaye divulgue également une conversation entre la femme du président de la République et l’ancien ministre Youssou Touré.
A ce déballage qui affaibli le parti présidentiel et son chef, il faut ajouter la perte d’autorité de Macky Sall. Et pour cause, il a déjà distribué les postes et il n’est pas candidat à un troisième mandat, d’après ses dires. En conséquent, certains apéristes ne comptent plus sur lui pour avoir des avantages. La floraison de courants et de mouvements de contestation au sein du parti montre également la perte d’autorité du président Macky Sall. En plus, il faut dire que les apéristes avertis sentent que le vent commence à tourner.