Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales,
Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental,
Dr. Bandar HAJJAR, Président du Groupe de la Banque Islamique de Développement,
Mesdames, Messieurs les Ministres d’Etat,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Gouverneurs de la Banque Islamique de Développement,
Mesdames, Messieurs les Chefs de délégations et membres du corps diplomatique,
Chers invités,
L’année dernière, à la même période, j’ai eu le plaisir d’adresser un message vidéo au 1er Sommet des Transformers tenu à Cambridge, en Grande Bretagne.
Le Sénégal s’honore d’accueillir aujourd’hui le 2e Sommet des Transformers dans la nouvelle ville de Diamniadio qui symbolise en elle-même la dynamique de la transformation, puisque quelques années auparavant, il y avait juste de rares occupations sommaires sur ce site.
Je souhaite à tous nos hôtes la bienvenue et un agréable séjour au pays de la téranga.
Je vous remercie, Dr Bandar HAJJAR, pour le partenariat exceptionnel qui lie la BID au Sénégal depuis 1976, année d’adhésion de notre pays à la banque, un an après sa création.
Avec un montant cumulé de 3,3 milliards de dollars, et plus d’une centaine de projets, dont celui emblématique du Train Express Régional, la BID est assurément un de nos meilleurs partenaires au développement ; contribuant depuis des années à la transformation positive du Sénégal dans plusieurs domaines. La tenue du Sommet des Transformers en terre sénégalaise s’inscrit donc dans la continuité de notre compagnonnage.
Je voudrais aussi vous féliciter pour votre vision à la tête de la BID.
Dans votre livre intitulé : La route vers les ODD : un nouveau modèle pour un monde en évolution rapide, vous soulignez, à juste titre, que les Objectifs du Développement Durable ouvrent une nouvelle ère, qui porte le niveau de financement du développement de plusieurs milliards à des trillions de dollars, en raison de l’ampleur des besoins à satisfaire.
Je partage entièrement ce point de vue, puisqu’il montre non seulement l’ampleur des besoins, mais il suggère en même temps l’urgence de s’attaquer aux véritables maux du sous-développement plutôt qu’aux symptômes, pour atteindre les Objectifs du Développement Durable.
C’est cette vision audacieuse qui fait de la BID une institution de son temps, au service de ses Etats membres.
Et cet air du temps, nous le retrouvons dans le thème de notre Sommet : Science, technologie et innovation pour des villes africaines sûres et résilientes.
Nos villes, comme habitat et centres d’activités productives, se trouvent aujourd’hui confrontées à des niveaux jamais égalés de pollution, d’insalubrité, de trafic et d’encombrement, pour ne citer que quelques phénomènes urbains. Et ces défis déjà complexes vont s’amplifier davantage, au rythme de la croissance démographique.
Selon les estimations du PNUD, 4,2 milliards de personnes, soit 55% de la population mondiale, vivaient dans des villes en 2018.
D’ici 2050, il y aurait 6,5 milliards de citadins dans le monde, dont plus d’un milliard en Afrique.
Nous devons nous préparer à cette perspective. C’est ce que propose le thème de ce Sommet.
Nous voulons rechercher des solutions novatrices, en faisant recours à la science, à la technologie et à l’innovation, pour des cités plus sûres et plus conviviales.
Ainsi, notre Sommet s’inscrit en droite ligne de l’Objectif de Développement Durable n° 11 qui invite à faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs résilients et durables.
Le droit à un environnement sain est une composante essentielle des droits de l’homme. Chacun a droit à un cadre de vie décent, compatible avec la dignité humaine.
A l’échelle des Etats et des pouvoirs locaux, nous devons faire en sorte que ce droit, au-delà de sa simple proclamation, soit une promesse tenue.
D’abord, par une planification et un aménagement rationnels de l’habitat, qui répondent aux normes de sécurité et de sûreté publique.
Ensuite, par la facilitation de l’accès aux services sociaux de base : logement, eau, assainissement, électricité, éducation et santé.
Enfin, par la conciliation des fonctionnalités productive et résidentielle de la cité.
Autant d’enjeux qui font que la gestion des villes d’aujourd’hui et de demain doit nécessairement intégrer des paramètres novateurs, pour des réponses intelligentes et durables aux problématiques urbaines.
Voilà ce qui rend indispensable le recours à la science, à la technologie et à l’innovation pour cerner et prendre en charge les mutations démographiques, économiques, sociales et environnementales de la ville du 21e siècle.
Pour être résiliente et durable, la ville du 21e siècle doit être conçue ou remodelée de façon à faciliter la mobilité, promouvoir l’énergie propre, proposer un système viable d’assainissement et de traitement des déchets, prévoir un mécanisme moderne de sécurité publique et favoriser des constructions écologiquement rationnelles.
Je voudrais insister sur le fait que le retard de l’Afrique en matière d’aménagement et de gestion urbains, au lieu d’être un handicap, doit, au contraire, nous offrir l’opportunité de recourir aux dernières technologies disponibles. Il nous faut saisir la chance du débutant, pour reprendre Pablo Coelho dans L’alchimiste.
C’est l’option que nous avons choisie pour le Train Express Régional, qui fonctionnera en bi-mode, carburant et électricité. A terme, pour soutenir davantage le système de transport de masse, le TER sera jumelé aux Bus Transit Rapide dont nous avons lancé le chantier en octobre dernier.
Dans le même esprit, la ville nouvelle de Diamniadio, qui sera desservie par le TER, a pour vocation de décongestionner et mieux faire respirer Dakar. Elle accueille déjà plusieurs établissements industriels et services administratifs. Les Représentations de 34 Institutions internationales basées au Sénégal seront également logées ici, une fois terminé le chantier en cours de la Maison des Nations Unies.
La ville disposera en outre d’un parc de technologies, comprenant, entre autres, un super calculateur de dernière génération, un incubateur, un Centre de formation aux STI et des tours intelligentes pour abriter des activités de délocalisation d’entreprises.
Nous voulons aussi que Diamniadio soit une ville verte. Un projet d’aménagement paysager est prévu à cet effet. Dans le même sens, le Centre de Conférences qui abrite notre sommet est connecté à une mini centrale solaire de 2 MW.
Au-delà de Diamniadio, nous avons lancé d’autres initiatives, notamment :
- le Programme de Modernisation des Villes, PROMOVILLES, dont les travaux portent sur la voirie, l’assainissement, l’éclairage public et l’aménagement paysager, en vue d’améliorer le cadre de vie en milieu urbain ;
- le Programme Zéro déchet, Zéro bidonvilles ;
- le Programme 100 000 logements sur cinq ans.
- et le projet Smart Sénégal, pour renforcer la connectivité du milieu scolaire et universitaire et créer 45 Maisons des citoyens pour faciliter les démarches administratives, grâce à un système digitalisé.
Enfin, dans un souci de développement inclusif et d’équité territoriale, nous avons installé plus de 4800 km de fibre optique qui facilitera, à terme, l’accès au haut débit sur l’ensemble du territoire national.
Il est heureux que d’autres pays africains conduisent le même processus de révolution numérique des services publics, et mobilisent, selon le cabinet Estate Intel, plus de 100 milliards de dollars en projets urbains intelligents.
Il reste, cependant, un facteur que ni la science, ni la technologie ne peut modifier : c’est le facteur humain. C’est le facteur humain qui détermine le visage de nos villes. C’est du comportement de chacun vis-à-vis de l’hygiène et du bien publics que dépendront finalement la propreté, la résilience, la sécurité et la durabilité de nos villes.
Mesdames, Messieurs,
S’agissant des résultats attendus de ce 2e Sommet des Transformers, je souhaite, en guise de suivi du Sommet, que la BID facilite l’échange d’expériences et d’initiatives sur les meilleures pratiques en matière d’innovation dans les politiques publiques urbaines.
A cette fin, j’espère que vos échanges en panels soumettront des propositions pratiques, nous permettant d’apprendre les uns des autres afin d’améliorer nos performances.
En félicitant les équipes de la BID et du Sénégal qui ont travaillé dans le processus préparatoire de notre rencontre, je déclare ouverte la deuxième édition du Sommet des Transformers et souhaite plein succès à nos travaux.
Je vous remercie de votre attention.
CICAD Diamniadio, 9 décembre 2019