Championne du monde avec les Etats-Unis, meilleure joueuse et co-meilleur buteuse de la compétition, Megan Rapinoe a remporté le Ballon d’Or féminin 2019.
Son année ne pouvait se terminer autrement que sous les lumières, même si son absence n’aura échappé à personne au théâtre du Châtelet. Après l’attaquante norvégienne Ada Hegerberg, première lauréate du Ballon d’Or France Football, c’est Megan Rapinoe qui a décroché la récompense individuelle suprême, apothéose d’une année qui l’aura vu planer sur la Coupe du monde (co-meilleure buteuse, meilleure joueuse, médaillée d’or) et se révéler comme l’une des ambassadrices les plus charismatiques que le football féminin ait porté ; celle, peut-être, dont il avait besoin pour franchir un cap aux yeux de la FIFA, des fédérations, du public et des diffuseurs.
Il n’y avait guère de suspense malgré son année quelconque en club, avec le Reign FC (six matches, pas le moindre but et une défaite cuisante, 4-1, contre North Carolina en demi-finales des play-offs du Championnat nord-américain, la NWSL). La Coupe du monde était la compétition à ne pas manquer, n’en déplaise aux reines de la Ligue des champions lyonnaises que l’échec en quarts de finale (1-2 contre les États-Unis de… Rapinoe) aura privé Sarah Bouhaddi, Amandine Henry et Wendie Renard du rêve égoïste de toucher le précieux métal.
Avec un doublé en huitièmes, dans un match qui s’était transformé en piège contre l’Espagne (2-1), un autre doublé pour assommer les Bleues (2-1) au Parc des Princes et ce nouveau penalty pour débloquer une finale fermée contre les Pays-Bas (2-0), la tornade aux cheveux roses a marqué de son empreinte un Mondial qu’elle a autant animé en coulisses, porte-parole de toutes les footballeuses contre l’attentisme de leurs fédérations – dont la plus importante d’entre elles, la FIFA. À 34 ans, ses jambes se font de plus en plus lourdes, et il n’est pas acquis qu’on la retrouve si fringante aux JO l’été prochain. Mais une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler de Megan Rapinoe.