La célébration de la Nuit de la Naissance du Prophète est loin d’être de l’innovation (bida ).
Cet article est un extrait de notre ouvrage (Chapitre 3, partie 1 : la bravoure intellectuelle de Serigne Saam) qui n’est pas encore sorti. Bonne lecture et bon Gamou ! (…) Au démeurant, il existe une autre controverse qui ne cesse de semer la zizanie chez les savants : le Mawlid ou Gamou c’est-à-dire la Célébration de la Nuit de la Naissance du Prophète Muhammad (P.S.L). Si d’une part, certains oulémas pensent que célébrer un tel événement est une innovation religieuse (bida), d’autres pensent, d’autre part que, puisque Muhammad (P.S.L) est la Meilleure des Créatures, c’est par sa lumière et sa commisération que Dieu a créé tout l’univers et son contenu. Ni n’était le Prophète (P.S.L), aucune créature n’aurait existé.
C’est pourquoi ces oulémas jugent nécessaire de la célébrer tout en défendant l’argument selon lequel c’est le Prophète (P.S.L) lui-même qui l’avait officieusement célébrée en premier durant sa vie en jeûnant le lundi, jour de sa naissance ; une manière pour lui d’être reconnaissant envers Son Créateur et d’implorer Sa Grâce. Voilà deux thèses soutenues par les oulémas qui ne cessent de susciter un débat controversé. Quant à Serigne Saam, il soutient bien sûr la deuxième thèse avec des arguments irréfutables et plus que convaincants. Outre, il nous fait la genèse du Gamou en nous rappelant que l’homme politique et gouverneur Egyptien Al Malikul Mouzaffar (Abu Sahid) est le premier à célébrer officiellement en Egypte la Nuit de la Naissance de l’Envoyé en immolant des bœufs et donnant à manger aux gens. Il offrait aussi des cadeaux aux oulémas.
En outre, cette nuit est pleine de bénédiction et de bienfaits car la Nuit de sa Naissance est même source de bonté et de félicité, ici-bas et l’au-delà. En plus, le Prophète est notre INTERCESSEUR et Il représente la MISERICORDE DIVINE sur terre car il l’a lui-même dit dans un hadith, « Inna ma Ana Rahmatu Muqdàdun ». Cette nuit est très importante aux yeux de notre Seigneur qui l’a envoyé à toute l’humanité en guise de miséricorde : « wama arsal naka illa Rahmatan lilAalameena : Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (S.21 V.107). Si le Prophète Muhmmad (P.S.L) n’était pas venu, qui nous aurait transmis le Coran afin qu’on puisse bénéficier de la Nuit de la Destinée (Laylatul Qadr) et tout ce qu’elle renferme comme bienfaits ? Le Coran a dit Qayrun Min alfi Shahrin, c’est-à-dire une nuit qui est meilleure que milles mois.
Milles mois valent quatre-vingt-trois années et trois mois. Si le Coran peut nous apprendre de la Nuit de la Destinée, nous devons par la même occasion considérer la Nuit de la Naissance du Prophète (P.S.L) comme la source intarissable de toute grâce divine. Par conséquence, admettons que la Naissance de l’Envoyé est source de toute autre bonté quelle que soit son lieu de provenance ou sa nature. Cheikh Ahmadou Bamba nous fait part de la Nuit de la Naissance du Prophète (P.S.L), des événements qui se sont déroulés et les bienfaits de la Célébration de cette Nuit dans ces vers qui suivent :
34. La Nuit de la Naissance du Prophète (P.S.L) est la Nuit de l’anéantissement, la Nuit de la dissipation de la peine et de la purification des gens entachés de
péchés
35. La Nuit de la délivrance, de la prospérité accompagnée de joie et de réussite, celle de l’avantage et de la vertu, avec l’éloignement du tourment
36. Cette Nuit renferme des Miracles apparents, tenus authentiquement des rapporteurs, tels que le feu (des pirèes) qui s’éteignit, avec la dissipation de la
détresse
37. La source de (« Sawa ») qui était Si éminente et Si prestigieuse pour la Perse avant la Religion (Musulmane) était devenue inexistante
38. Tels que les cailloux lancés en comètes pour chasser les suspects de leur espionnage des nouvelles du Prophète (P.S.L), et ils retournèrent avec regret
39. Cette Nuit, le Maudit [Satan] a été chassé des Sphères Célestes par des jets sous forme d’étoiles filantes et il prit la fuite, bredouille et blâmé avec sa faction en détresse
40. A rayonné, au Moment où naquit le Meilleur Prophète (P.S.L) – que CELUI Qui a guidé son cœur par les Sagesses Lui accorde Sa Prière
41. Une Lumière Sublime par laquelle celui qui se trouvait dans la Mère des cités – la Mecque qui est la Meilleure Enceinte Sacrée – apercevait le Palais de César
42. Le hall (du Palais) de Choroes (Kesra) a craqué dans cette Nuit, alors que, jadis, sa toiture était Si élevée vers le Ciel de CELUI QUI HONORE
43. Au point que le lit (de repos impérial) se brisa, à cause d’une grande terreur qui frappa, issue de la Lumière de la Meilleure des créatures ; SEIGNEUR !
Accorde-Lui Ton Salut
44. Après une Prière sans limite, à sa famille et à ses compagnons qui sont les justes et, par moi, vivifie la Voie, sans hostilité, ni souffrance
45. Accorde Prière et Salut à Celui qui a obtenu une Naissance qui a dénoncé les jaloux dans le camp d’un autre que nous et agrée mes services. Après nous avoir démontré les miracles qui se sont produits pendant cette nuit en finissant par prier sur la Meilleure des créatures, le Serviteur Privilégié du Prophète (P.S.L) nous renseigne sur l’importance de célébrer la Nuit de la Naissance de ce dernier et tous les bienfaits et secrets qu’elle engendre dans le même poème :
46. Sa Naissance est Glorieuse, Bénite et Respectueuse ; sa célébration est obligatoire pour tout chef
47. Sa célébration conformément à la Sunna (la Tradition) nous conduit vers le Paradis ; par elle, les bienfaits augmentent en faveur du sincère qui glorifie
48. Quiconque célèbre la Naissance de notre Prophète (P.SL) qui est la Porte de la Bonne Guidée, point il ne sera soumis au Règlement des Comptes Demain ; alors, honore et glorifie cette Naissance
49. Quiconque célèbre la Naissance de la Meilleure Créature, en l’occurrence le Plus Louangé (Ahmad), celui-là est comme un martyr ayant combattu à Bedr
et ce, sans illusion
50. Celui qui fait une dépense à l’occasion de la célébration de son Honorable Anniversaire, en biens, sans gaspillage, fut-ce l’équivalent d’un « dirham »
51. Celui-là est comme quelqu’un ayant été présent le Jour de « hunayn » avec patience et le Jour de Bedr ; puis ayant soutenu la Meilleure Créature qui facilite
la compréhension
52. Celui qui célèbre la Naissance de notre Prophète (P.S.L) qui est la Porte de la Bonne Guidée ne sera pas contrôlé Demain, au moment du Règlement des Comptes désarmant
53. Celui qui assiste à l’Anniversaire de la Naissance de la Meilleure des créatures, en la célébrant par la communion, dans la réjouissance, avec du sucre ou de la viande
54. Celui-là est certes nanti de ce qui pérennise la joie et il ne rencontrera pas de malheur le jour du Rassemblement des Communautés
55. Celui qui présente un repas à celui qui chante ou lit un texte liturgique, pour l’honorer, réunira les bienfaits des gens doués d’une force de décision spirituelle
56. Celui qui récite des panégyriques, lors de la célébration de la Naissance de la Meilleure des créatures, sur quelque chose pour l’oindre, celui-là verra, pour cette chose, un essor de plus en plus bénit
57. Si on récite sur de l’eau des panégyriques, lors de la célébration de la Naissance du Meilleur du genre humain, le fait de boire de cette eau préserve de la machination de Satan, par la Grâce à la Créature Purifiée
58. L’absorption de cette eau, grâce à l’Exaucé, illumine le cœur et le vivifie, sans défaut, et celui qui l’absorbe sera préservé du malheur
59. La vivification [de la célébration] de la Naissance de l’Annonciateur des Bonnes Nouvelles protège les familles et les demeures, elle renferme le Remède des cœurs pour tout individu se réclamant de sa Direction.
Voilà donc des preuves parmi tant d’autres que le Serviteur Privilégié du Prophète vient de nous donner en ce qui concerne cette controverse. D’autres savants du Sénégal et des autres pays aussi l’ont attesté. Serigne Saam, de son côté a toujours soutenu cette thèse en nous faisant comprendre que ceux qui disentque célébrer la Nuit de la Naissance de l’Envoyé relève du bida, sont des gens au savoir limité qui n’ont pas des connaissances approfondies. La plus part des gens qui contestent le Gamou sont desWahhabites qui en revanche, célèbrent la naissance de leur guide Muhammad Ibn Abdul Wahhab pendant une semaine en Arabie Saoudite. Comment légaliser la célébration de la naissance d’une telle personne (qui n’est ni Sahaba ni un Qutb néanmoins un saint certifié) et juger d’innovation célébrer la Naissance de la Meilleure des Créatures ?
Serigne Saam nous enseigne que lorsqu’ Abû Lahab fut informé de la Naissance du Prophète (P.S.L) il en fut très heureux. Par conséquent, il donna la liberté à l’esclave qui était venu l’informer cette bonne nouvelle. Tout le monde sait que le Coran l’a dénigré en disant qu’il sera brulé au fin fond des feux de l’Enfer « Que Périssent les deux mains d’Abû-Lahab et que lui-même périsse …il sera brûlé dans un Feu plein de Flammes, S.111 Al Massad (la corde torsadée en fibres) Versets 1 et 3 » car il détestait le Prophète (P.S.L) plus que le chien détestait le chat. Cependant, vu qu’il était content de la Naissance de l’Envoyé jusqu’à donner la liberté à son esclave informateur, Serigne Saam nous rapporte que pendant le jour de la Naissance du Prophète (P.S.L) on le fit sortir
de l’enfer en guise de récompense du contentement qu’il éprouvait dès la venue de ce monde de ce dernier. Comme Abû Lahab était un mécréant et un des plus grands ennemis de Muhammad (P.S.L) qui est sauvé de l’enfer pendant le jour du Mawlid à plus forte raison un musulman qui aime le Prophète (P.S.L) et qui a l’intention de célébrer la Nuit de sa Naissance. Serigne Saam persiste et signe en déclarant que la célébration n’est point une innovation religieuse et c’est une nuit pleine de bienfaits et nous suggère de lire Jêzbu (pour se rendre à l’évidence), le poème de Cheikh Ahmadou Bamba précité l’a démontrée.
Cette constance dans sa démarche intellectuelle montre à tel point Serigne Sam a averti et éclairé les musulmans, sur la base du Coran, de la Sunna et des écrits des grand érudits, faces aux grandes questions qui interpellent la Oumma et qui ne cessent de susciter des débats contradictoires entre les écoles de pensées islamiques (ou doctrines) et entre les savants. Une manière de dire qu’il n’a jamais tergiversé face à une question ou mass ‘alla les plus difficiles voire piège pour mesurer ses connaissances (…).
A Suivre….
Extrait de son livre sur la vie et l’œuvre de Serigne Saam Mbaye (parution ultérieurement).