La fierté ne se déclame pas. Elle se vit dans la chair, transparait dans l’être et les actes quotidiens. Elle se manifeste par une appropriation de sa culture, une culture parfaitement assumée.
Tout comme vous, nous sommes sénégalais, originaires de la Casamance dont la beauté réside dans la diversité que l’on y retrouve de « Gouloumbou à Diogué et de Sénoba à Mpack ». Les potentialités dont elle regorge, le sens de l’hospitalité des communautés, font que c’est le monde en miniature qui s’y retrouve et s’efforce de vivre en parfaite harmonie.
Hélas, comme un détour tragique, la crise s’est invitée, a profondément bouleversé les mentalités, perdu les réflexes culturels et compromis les élans vers l’émergence des activités économiques.
Nous nous rappelons les années ou les populations s’enfermaient dès le crépuscule, où les voisins ne se faisaient point confiance, où le crépitement des armes était devenu une symphonie familière, où nul n’osait aller ou venir sans appréhension, où les braquages sur nos routes étaient monnaie courante.
Nous nous rappelons les longs moments d’attente à Farafegny, les routes cahoteuses, les dessertes aériennes épisodiques, la desserte maritime insuffisante.
En 2012, un homme épris d’équité et de justice sociale a décidé de faire de la Casamance une de ses priorités, d’y ramener la paix, de lui redonner sa place à travers un désenclavement terrestre, aérien, maritime et de lui faire jouer un rôle majeur dans le développement économique et social du Sénégal.
Aujourd’hui que la Casamance apaisée et désenclavée a réuni des conditions essentielles à son essor et que tous doivent se mobiliser pour son développement, tel un vendeur de chimères, vous voulez la détourner de cette voie.
Nous pensions que les propos menaçant l’unité et la cohésion sociale étaient une ligne que de façon implicite, tous les hommes politiques sénégalais ont convenu de ne point franchir. Mais c’était sans compter votre ambition démesurée. A défaut d’avoir réussi à faire de votre combat personnel celui du Sénégal, vous voulez en faire celui de la Casamance.
C’est ignorer que le Sénégal a toujours été au-dessus des contingences personnelles, fermer les yeux sur le retard économique de la Casamance, hypothéquer l’avenir de milliers de jeunes du fait du conflit, faire fi de la souffrance endurée par les populations pendant plus de trois décennies, saper les progrès économiques enregistrés depuis 2012, donner un coup de frein au regain d’intérêt des investisseurs pour la Région.
Associer la Casamance à votre combat personnel est un glissement aussi dangereux qu’irresponsable. La Casamance est capable de discerner le faux du vrai, la démagogie de la sincérité. Elle n’acceptera pas de servir de bouclier dans une affaire privée.
C’est en homme d’affaires que vous étiez impliqué. Ce n’est ni une affaire de parti encore moins de terroir. Lorsque vous ébruitiez cette affaire, vous avez délibérément omis d’éclairer l’opinion sur votre niveau d’implication. L’amalgame ne saurait prospérer !
Si votre intervention dans ce dossier en qualité d’expert avait connu une issue heureuse, Mercalex ou Atlas aurait légalement empoché ses 12% sans tambours ni trompette. Nous vous invitons donc à assumer vos responsabilités et à apporter les preuves de vos accusations afin que le citoyen soit édifié.
Par respect pour le Sénégal, les victimes du conflit casamançais, ne mêlez pas la Casamance à vos histoires Monsieur Ousmane Sonko.
Nous voulons une Casamance apaisée!