La ville sainte de Touba, capitale des mourides, en a assez des débordements. Le grand khalife, qui dirige la confrérie, avait diffusé un long communiqué dans lequel il rappelle les règles fondamentales qui organisent la ville sainte. Ce mardi, à 48 heures du Grand Magal de Touba, Serigne Abdou Karim Mbacké réitère les interdits.
Serigne Abdou Karim Mbacké ne veut pas de désordre, cette année à Ndindy, à l’occasion de la célébration du Magal de Touba. Dans sa déclaration de ce mardi, le fils de Serigne Fallou appelle à la pudicité.
« Je conseille à tous les hommes de se mettre à l’écart des femmes. Même ceux qui sont dans les cuisines ne doivent intervenir que pour alléger les femmes d’une tâche fastidieuse. Sinon ils doivent prendre leur distance », indique Baye Karim. « Il faut donc éviter le désordre, surtout sous la bâche », rajoute le chef religieux, qui conseille aux fidèles mourides de « se conformer » aux recommandations du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba.
Rappel
Serigne Mountakha Mbacké, a diffusé il y’a presque trois mois, un long communiqué dans lequel il rappelle les règles fondamentales qui organisent la ville sainte. Il promet des sanctions à tous ceux qui ne les respecteront pas.
Il avait ouvert son communiqué avec l’extrait d’une sourate du Coran : « Rappelle, car le rappel profite aux croyants ». Le khalife général des mourides indique ensuite qu’il « réitère son engagement à faire respecter tous les interdits et pratiques prohibées dans la ville sainte ».
La liste des interdits
Six points sont détaillés. D’abord l’interdiction de vendre et de consommer tabac, alcool et drogues dans les lieux publics comme privés. En application des principes de l’islam, de nombreuses activités sont également illégales : le sport, la lutte, le football, la musique et les jeux de hasard. Toujours pour respecter les règles religieuses, la magie, le charlatanisme et la sorcellerie sont illégaux à Touba.
En outre, l’utilisation de produits de dépigmentation de la peau et les cheveux artificiels sont interdits, ainsi que le port de vêtements indécents, rappelle aussi le khalife général. Au niveau de l’éducation, les ouvertures d’écoles et de daara, les écoles coraniques, ne peuvent se faire qu’avec l’autorisation de la commission de la confrérie mouride. Le khalife général conclut en indiquant que de sévères sanctions seront prises par le comité de supervision et les autorités publiques si ces règles ne sont pas respectées.