Avant de s’envoler pour Singapour pour assister au match devant opposer le Brésil au Sénégal demain jeudi 10 octobre (12 heures, GMT), Me Augustin Senghor s’est confié à Sud Quotidien. Dans cet entretien exclusif, il a aborde plusieurs questions, notamment son départ de la présidence de l’Ufoa, le marketing de FSF, l’affaire StarTimes, l’inauguration du centre d’excellence Guerrero ce dimanche en présence de Fatma Samoura et Ahmad…tio
L’équipe nationale du Sénégal va jouer ce jeudi à Singapour un match historique contre le Brésil. Quels sont les contours qui ont abouti à sa finalisation ?
Ce match a été une coïncidence formidable parce qu’au sortir de la dernière CAN, quand nous avons débriefé avec le coach, l’un des éléments qui était ressorti, c’était l’envie du coach mais aussi de la Fédération, de changer de perspectives en termes d’adversaires lors de nos matchs amicaux, pour essayer de nous frotter à ce qui se fait de mieux dans le monde. Le plus souvent, même si on est obligés de jouer en Afrique, d’avoir des matchs amicaux avec des équipes africaines, essayer de voir en Europe, dans la partie sud-américaine ou nord-américaine mais aussi en Asie, les équipes capables de nous faire progresser. Et sur ces résolutions-là, comme par enchantement, nous avons reçu aussi via la CAF une demande du Brésil de jouer avec le Sénégal. C’est pour cela que j’ai dit que c’est une coïncidence formidable. C’est comme ça que c’est parti. Après derrière, il a fallu de longues négociations parce que pour monter les matchs de l’équipe du Brésil, il y a beaucoup d’intervenants et notamment la société promotrice qui détient les droits pour organiser les matchs du Brésil et les commercialiser. De fil en aiguille, nous avons pu avoir la confirmation à Singapour. Après l’échange des accords, la difficulté c’était où devait se jouer le match. Au Koweït, au Bangladesh, Singapour ou en Europe ? Les jeux étaient très ouverts et pendant tout ce temps-là, nous avons pu prendre notre mal en patience. Je pense que dans le montage financier et technique du dossier, c’était un élément important. Et en définitive, nous avons pu trouver un accord qui est satisfaisant. Parce que ce qui nous importait le plus, c’était le volet sportif mais aussi le volet symbolique. Jouer contre le Brésil pour la première fois de notre histoire, nous semblait aussi important.
Mais au-delà du volet symbolique et historique, il y a aussi un volet financier. D’aucuns disent qu’on joue pour du beurre pour ce match-là. Est-ce qu’il y a une grosse rentrée pour le Sénégal ?
C’est un montage qui inclut aussi bien la fédération brésilienne que son sparring-partner qui se trouve être le Sénégal. En tant que sparring-partner, nous recevons un montant de 300 mille euros (plus de 196 millions F CFA) dans lequel nous prenons en charge le voyage de l’équipe, la préparation, les regroupements, les primes et tout. La difficulté, c’est que le voyage jusqu’à Singapour coûte extrêmement cher. Et comme nous avons pris le pari de mettre nos joueurs dans de bonnes conditions, on les a fait voyager par «Air France» en business et en prémium. A titre d’exemple, il faut savoir que le business coûte autour de 6 millions de FCFA par personne multiplié par le nombre de personnes dans la délégation. Et d’ailleurs pour amoindrir les coûts, on a fait voyager certains via Emirates de Dakar pour aller directement Singapour. Donc, presque l’essentiel des fonds est englouti par les billets. Il n’y aura pas de grande marge sur ce match. Mais j’insiste là-dessus, l’essentiel, c’était de ne pas exposer nos propres fonds ou les fonds de l’Etat sur ce match-là puisque, si nous arrivons à amortir les dépenses sur la base du montant qu’on a reçu, on sera déjà bien.
Se frotter aux meilleurs c’est toujours bien mais, il n’y a-t-il pas un risque à jouer contre des épouvantails comme le Brésil ?
Non à partir du moment où ce sont des matchs de préparation, des matchs amicaux, l’objectif, c’est que, si on a la prétention d’être meilleur, et de se rapprocher de ce qui se fait au plus haut niveau, il faut se confronter à ceux qui y sont déjà. Maintenant, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de risques sur le plan sportif, de jouer contre le Brésil, puisque nous ne sommes pas favoris. Mais au-delà de cela, même en cas de défaite, nous aurons beaucoup appris et ça nous permettra dans le futur de pouvoir être dans de meilleures conditions pour pouvoir affronter des équipes européennes, sud-américaines et même asiatiques lors des coupes du monde. Ça nous permettra d’accroitre nos chances, de pouvoir performer. L’autre aspect aussi à ne pas négliger, il faut le savoir, c’est que depuis quelques années, l’Europe du football est en train un peu de se recroqueviller sur elle-même avec la Ligue des Nations qui fait que pour de longues périodes, les équipes européennes joueront entre elles. Et c’est le moment aussi pour les équipes des autres confédérations de jouer entre elles. Pourquoi pas même les équipes qui sont un peu plus éloignées, qu’on puisse jouer contre elles, ça permettra d’avoir d’autres ouvertures. Parce qu’autrement, nos pays ne se développeront pas en jouant en autarcie à l’intérieur de leur propre continent.
L’équipe nationale du Sénégal a un standing qui n’a plus rien à envier aux équipes européennes, américaines voire sud africaines, maghrébines. Mais au niveau local, le football du Sénégal, le sport dans sa globalité bat un tout petit peu de l’aile. D’ailleurs, la ligue professionnelle a été «perfusée» par la FSF pour jouer cette saison 2019-2020. Est-ce que ce n’est pas aussi l’arbre qui cache la forêt ?
Ça dépend de l’angle de traitement de la question. Je pense que si c’était l’Etat ou une tierce personne qui était intervenue, on aurait pu dire que le football est en crise. Aujourd’hui, on ne parle pas de l’Etat qui est obligé d’injecter de l’argent. On ne parle pas de sponsors ou d’autres structures qui viennent de l’extérieur pour aider la ligue professionnelle à dépasser ces difficultés qui, je l’espère, sont des difficultés conjoncturelles. En réalité, ça montre que le football est en train d’accueillir ce que j’appellerai une capacité de résilience. C’est-à-dire qu’il peut résoudre par luimême ses propres problèmes et c’est ça qui fait la force d’une structure qui a envie d’avancer, gagner en autonomie financière, en autonomie organisationnelle et nous sommes en train d’y arriver. Aujourd’hui, nous allons tenir s’il plait à Dieu ce championnat. La FSF va accompagner la Ligue parce que la relation entre la Fédération et la ligue professionnelle est ombilicale. Si la Fédération aide la Ligue, je n’ai pas le sentiment qu’on jette de l’argent à la fenêtre. Au contraire, on essaie de perpétuer les acquis jusqu’à ce que la Ligue revienne à la normale au plan de la gestion. Et je pense qu’au contraire, si nous y arrivons et que dans un an, on se rend compte que la Ligue est repartie avec des sponsors, avec des matchs qui sont diffusés en direct sur nos chaines nationales ou des chaines étrangères, avec des sponsors qui reviennent et si on arrive à faire les ruptures nécessaires, on pourra développer cette idée de club fort qui consisterait à nous reposer sur des structures viables. Nous sommes au 50ème anniversaire de la réforme Lamine Diack, pourquoi ne pas envisager de voir quelles sont les réformes à mener dans la restructuration de nos clubs pour leur donner plus de force ? Tout cela nous permettra d’aller de l’avant. Et comme j’ai l’habitude de dire, les crises permettent d’aller de l’avant.
Nous sommes dans une situation plus ou moins conjoncturelle. Quelles sont les ruptures qu’on devrait amorcer pour que la Ligue professionnelle puisse devenir plus autonome, surtout face à ce fameux contrat dont on n’a pas pu jouir jusqu’à présent ? Je veux parler de «StarTimes»
Je pense que l’analyse qui a été faite d’abord entre la Ligue et la Fédération lors de la première rencontre qu’on a eue et aussi lors du comité exécutif, c’était de dire que la Fédération ne peut pas se contenter juste d’injecter de l’argent et de laisser la roue continuait à mal tourner. Si vous suivez bien le communiqué de la Fédération, la sortie du Comité exécutif du 4 septembre, une batterie de mesures d’accompagnement a été arrêtée pour faire face à cette situation et redresser les aspects qui ne sont pas assez opérationnels au niveau de la Ligue. On a parlé de réorganisation, de mettre en place les moyens de contrôle, d’un compte plus fidèle de l’évolution de la ligue professionnelle mais aussi des autres entités. Chaque fois, nous disons à l’Etat de nous accompagner, ce n’est pas forcément en terme de subventions, en argent. L’Etat pourrait aider dans deux aspects. Le premier, c’est de doter tous les clubs de ligue professionnelle, en commençant bien entendu par les clubs de ligue 1, d’assiettes foncières à Dakar ou dans les régions pour pouvoir avoir leurs propres infrastructures. La deuxième chose, c’est de créer les conditions pour attirer les sponsors en mettant en place des dispositions fiscales, sociales ou autres, incitatives, pour pouvoir tirer ces sponsors. Pourquoi pas carrément dans le vote d’une loi d’un mécénat sportif comme ça existe dans d’autres pays. L’autre aspect important, c’est l’aspect d’auto-financement du football professionnel. Un football professionnel qui se veut viable doit être capable de générer les propres ressources qui vont assurer son développement et c’est là où le sponsoring joue un rôle important. Nos clubs doivent mieux vendre le produit football professionnel pour attirer les sponsors. Pour cela, la base c’est que la ligue professionnelle doit faire en sorte quoi qu’il arrive d’être avec la Fédération, et qu’on puisse créer ce qu’on appelle les droits télé. Il faudra impérativement pour la saison à venir que nos matchs soient suivis par les Sénégalais, à l’étranger à travers les canaux habituels. On le sait, là où le bât blesse aujourd’hui, c’est le contrat StarTimes. Je pense aussi qu’on ne l’a pas évité. On en a débattu et on a tenu de voir si on peut trouver une solution d’ici le début de la saison. A défaut, on s’adressera à des sociétés de télés soit nationales, soit internationales pour pouvoir assurer la diffusion de nos matchs. Je pense que c’est même vital, si on veut attirer les sponsors, le public, que nos matchs de ligue professionnelle puissent être suivis. Quand ces matchs sortaient à la télé, à RTS ou à 2STV, on voyait que ça avait un engouement et un retour du public au stade. Il faudrait qu’on recrée cette magie-là. C’est ça qui va garantir le retour du public, donner une valeur marchande à notre football, attirer les annonceurs. C’est important qu’on puisse arriver à cela.
L’équipe nationale de football a aujourd’hui une belle image. Jouer contre le Brésil ce n’est pas rien. Nous sommes finalistes, la première nation africaine. Pourquoi jusqu’à présent les sponsors ne courent-ils pas derrière cette équipe ? Est-ce qu’il ne faudrait pas externaliser le volet marketing comme ce fut le cas par exemple en 2002 où l’équipe nationale se retrouvait avec plus d’une trentaine de sponsors.
Ecoutez, moi je ne sais ce que ça avait coûté mais je n’ai pas le sentiment qu’en 2002, on avait une meilleure santé financière. Je préfère travailler avec des sponsors sûrs et forts qu’avec une kyrielle de sponsors qui nous rapporte chaque mois 20 ou 30 millions. Aujourd’hui, les quelques sponsors que nous avons, nous apportent suffisamment. Il y a d’autres sponsors en vue qui sont prévus bien que cette semaine, nous avons signé un protocole avec Air Sénégal. Je pense que c’est important de pouvoir signer un partenariat qui nous permettra très souvent de voyager en battant pavillon Sénégal. Mais aussi, ça nous fera des économies d’échelle en termes d’échanges de marchandises parce que beaucoup de voyages que nous faisons nous coûtent excessivement cher. Ce n’est un secret pour personne. Nous, notre fierté, ça a toujours été d’être accompagnés par l’Etat qui a toujours été à nos côtés. Mais de plus en plus aussi, tout le monde sait que nous arrivons à être aux côtés de l’Etat pour le décharger en partie des charges de fonctionnement de nos équipes nationales et même de nos regroupements, de nos voyages. Quand on peut, on participe et aujourd’hui, nous cogérons l’équipe nationale A. Pour les autres catégories la Fédération est assez autonome. Tout ça aussi, il faut le magnifier. J’ai parlé de résilience de la Fédération. Tout le monde se souvient qu’à un moment donné, on avait perdu Puma. C’est une victoire importante qu’à un moment donné, que ça soit Puma qui est revenu vers nous. Il ne faut jamais arrêter d’analyser certaines situations. Puma à un moment donné, a dit, je retire mon intervention en Afrique et nous faisions partie des fédérations qui avaient été libérées. Parce qu’on a continué à travailler et d’ailleurs quand on s’est séparés, on leur disait, que «vous êtes en train de rater une belle occasion parce que nous, on va monter en puissance et demain vous reviendrez». On a été fiers de les voir revenir. Aujourd’hui, je parle d’Air Sénégal, nous sommes aussi en discussions avec le Port autonome. Il y a d’autres sociétés qui sont prêtes à nous accompagner. Elton était là, peut-être qu’ils reviendront. Il y a aussi d’autres sociétés de pétrole qui sont intéressées par le produit FSF. Nous continuerons petit à petit mais avec des sponsors sûrs et des fois aussi, nous ne rechignons pas à rejeter certaines propositions qui ne nous paraissent pas décentes. Parce qu’on ne peut pas utiliser les joueurs de l’équipe nationale du Sénégal en déboursant de l’argent qui est de quantité négligeable et ces derniers temps nous sommes en train de combattre l’utilisation de l’image de la Fédération. Beaucoup d’annonceurs, beaucoup de sociétés rechignent à venir signer des contrats mais dès qu’on a une grande compétition comme la coupe du monde ou la dernière Can, ils ne gênent pas à utiliser l’image de l’équipe nationale du Sénégal, des logos de la Fédération en faisant de la publicité à outrance sur les chaines de télé, les réseaux sociaux. Notre département juridique fait un excellent travail. Lors de la dernière Can, pas moins de 5 sociétés ont été condamnées à arrêter d’utiliser les images et des dommages intérêts vont être alloués. Nous voulons être l’une des premières fédérations sénégalaises toutes disciplines confondues, à pouvoir financièrement autonomes au moins à 80 voire 90%.
Vous êtes le président de la zone Ufoa. Vous terminez un deuxième mandat. Est-ce que vous allez briguer un troisième ?
La réalité, c’est que après 8 ans de service de cette zone, je dois dire quand j’arrivais en 2011, élu par mes pairs en mon absence, il n’y avait pratiquement plus de compétitions, ni d’activités dans notre zone. Il venait d’être scindé en deux par la Caf à l’époque et il fallait redynamiser. On s’y est mis petit à petit et aujourd’hui on se rencontre qu’on a pu décrocher un gros contrat, un sponsor de très grande importance. On a repris les activités progressivement. On a un siège qui appartient à nos zones qui a été accueilli en Gambie et j’ai pensé qu’il était temps pour moi de passer la main à un autre collègue parce que nous avons la chance d’avoir une zone très unie où vraiment on a eu à prendre des décisions consensuelles et c’est aussi ma manière de rendre l’ascenseur à mes collègues, présidents des autres fédérations de la zone, parce qu’il y a un mois, j’ai été élu pour la deuxième fois membre du comité exécutif. Quand on a cette possibilité-là aussi, il faut essayer démocratiquement de faire participer les autres à la gestion et j’ai décidé spontanément de quitter la présidence de la zone pour céder la place à un autre collègue pour que nous tous, on puisse jouer notre partition.
Une assemblée générale doit se tenir le week-end prochain ?
J’avais décidé de profiter de cette occasion organisée chez nous pour pouvoir dire au revoir au poste de président de la zone. Je resterai membre actif de la zone. Il y a d’autres débats que nous agitons aussi. En partant aussi, il se peut que le Sénégal récupère le siège de l’UFOA à Dakar parce que Dakar est une plaque tournante. Vous avez dû remarquer que toutes les activités, réunions, assemblées générales, compétitions, se sont le plus du temps déroulées au Sénégal. Ça convient à tout le monde. Ce sont des activités notoires qu’il faudra conforter.
Ce sera aussi en présence de la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura et le président de la Caf, Ahmad. Vous allez en profiter aussi pour inaugurer le centre d’excellence Guerrero ?
C’est une aubaine extraordinaire dont on a bénéficié de la part de la CAF quand elle a décidé de rétrocéder à notre fédération ce centre pour qu’il puisse servir au football sénégalais mais aussi au football africain. Vous savez que depuis quelque temps, nos équipes ont commencé à se regrouper là-bas. Nous avons dans un délai record réhabilité ce bâtiment qui était laissé à l’abandon depuis plus de 10 ans. En quelques mois, c’est devenu fonctionnel. C’est pourquoi nous profitons de l’occasion du séjour du président Ahmad et de Mme Samoura pour pouvoir inaugurer cet espace. Ça donnera l’occasion de remercier la CAF pour cette action et leur montrer aussi qu’ils ont été bien inspirés de confier à la Fédération ce centre et que peut-être s’ils le faisaient aussi pour d’autres pays, ces pays seraient capables de gérer. Ce centre va jouer un rôle de centre d’incubation pour le football sénégalais. A terme, il générera énormément de ressources parce qu’il y aura un hôtel fédéral, il y aura un plateau de terrain en gazon synthétique et en gazon naturel qui sont financés soit sur fonds propres soit avec l’appui des fonds forward de la FIFA. Et à l’occasion de cette inauguration dimanche prochain, nous allons aussi recevoir les clés d’une dizaine de voitures qui vont aussi composer le parc automobile de la Fédération financé en partie par les fonds forward de la FIFA mais aussi en partie représentant l’héritage de la Coupe du monde 2018. Parce que justement les fonds qu’on a reçus, nous avons tenu à les réinvestir dans le football. Tout le monde verra qu’un héritage est laissé pour le futur du football sénégalais. C’est ça le plus important.
D’aucuns pensent que les textes qui régissent la Fédération sénégalaise de football sont obsolètes. Est-ce que vous êtes de cet avis. Si oui est-ce qu’il faudrait vraiment les changer ?
Obsolètes ? Je dirai non ! Nous sommes l’une des fédérations modèles, c’est mon avis et d’ailleurs beaucoup de fédérations se sont inspirées de nos textes et on est quand même depuis dix ans, l’une des fédérations les plus stables et qui se défend le mieux au niveau juridique et au niveau des textes. Vous n’avez qu’à regarder autour de nous dernièrement comment on a pu gérer certaines situations pour montrer que nos textes ne sont pas mauvais. Notre ossature juridique est aussi assez solide. Après, c’est plus une question de remise à jour qu’il faut poser. C’est-à-dire après dix ans, est ce qu’il n’est pas temps de revoir nos textes. Aucun texte dans la vie, qu’il soit étatique ou sportif, n’est parfait. On a besoin à chaque période de faire une remise à jour. La fédération s’est inscrite dans cette dynamique pour pouvoir revoir les textes, ceux qu’on peut changer et surtout aussi voir quels sont les organes complémentaires à créer pour qu’on soit vraiment une fédération moderne, organisée et surtout reposant sur des textes clairs. Le vrai problème aujourd’hui, ce ne sont pas les textes sportifs en soi, mais c’est plutôt les textes électoraux qu’il faut revoir parce qu’à ce niveau là effectivement nous avons beaucoup de problèmes. Nous avons les élections les plus chères en Afrique, peut-être même au monde. Mais aussi qui posent plus de problèmes en termes d’organisation mais peut-être aussi c’est ça qui pose le problème de fonctionnement au niveau du comité exécutif parce que le système d’élections par collèges a ses avantages mais je pense qu’il a plus d’inconvénients que d’avantages. Est-ce que la réflexion ne serait pas d’aller dans beaucoup de pays vers des élections de listes ? Mais là aussi, il y a toujours des difficultés parce que les élections de listes font qu’une liste est élue contre une ou deux autres et généralement ceux qui gèrent n’ont pas cette capacité de pouvoir gérer de manière fédératrice les fédérations. C’est pour cela qu’avant terme souvent, il y a des crises qui amènent des blocages et des comités de normalisation.
Quid des personnes ressources ?
Les personnes ressources, on les utilise selon leur disponibilité, à des postes différents, soit dans les commissions permanentes de la Fédération, soit dans les commissions spécialisées comme les commissions juridictionnelles. Depuis des années, la Fédération donne ces commissions à des personnes compétentes, donc des experts de ces domaines –là. Nous essayons au niveau du bureau du président, de travailler avec des conseillers spéciaux dans beaucoup de domaines. D’ailleurs, la preuve, nous venons juste d’appointer Joseph Sambou qui est l’ancien directeur du Petit train bleu et de Dakar-Bamako ferroviaire comme consultant en matière d’infrastructures. Parce qu’aujourd’hui avec le nombre de réalisations que nous comptons faire en infrastructures pour le football, nous avons besoin d’être accompagnés par quelqu’un qui est un sachant. Et donc, c’est lui qui va s’occuper du suivi de cela. C’est de la même manière que nous avons recruté un monsieur Forward pour pouvoir faire le suivi du forward. Nous sommes en train de restituer la Fédération et d’ailleurs nous sommes en train de chercher un bâtiment pour déménager pour mieux moderniser le siège de la Fédération et nous espérons aussi que la décision de l’Etat de confier la réhabilitation du stade Demba Diop à la Fédération pourra vraiment se matérialiser pour nous permettre de montrer que le football par lui-même peut trouver des solutions qui permettent à l’Etat juste d’accompagner.
Quand ?
Pour le moment, nous attendons la décision ministérielle. Je pense que le ministre et ses services sont en train de travailler là-dessus. Dés qu’on nous notifiera la décision de mise à disposition de l’infrastructure, la FIFA est prête à nous accompagner. Nous commencerons les études avec la FIFA pour mener à bien ce projet qui sera certainement similaire à ce que la FIFA a fait au niveau de la Mauritanie.
Recueillis par Abdoulaye THIAM