C’est un débat qui est posé. Ce qui est important pour moi, est qu’il y ait un texte sur le statut de l’opposition et que le chef soit un dérivé de ce statut là. Dans une démocratie, l’opposition n’est pas une pathologie, l’opposition est un partenaire de la Majorité. Dans la mesure elle permet de connaître les insuffisances de la majorité et aux populations d’avoir une alternative par rapport à ceux qui les gouvernent par rapport à un moment précis. Avoir un statut de l’opposition qui donne des droits inaliénables à l’opposition, de mon point de vue, c’est une excellente chose.
Pour ce qui est du chef de l’opposition, compte tenu de la présidentialisation du régime, ce serait bien que celui qui arrive 2e à l’élection présidentielle, soit le chef de l’opposition. C’est à lui de trouver la stratégie pour incarner le statut.
On parle d’un budget de 2 milliards FCFA pour le chef de l’opposition ?
Au Mali, on a mis en place un budget de 500 millions FCFA. Au Sénégal, 2 milliards, ce serait de trop. Il ne faut pas qu’on aille dans ce sens. Il ne faut pas donner l’impression aux sénégalais que les politiques de tout bord n’ont que des préoccupations financières. C’est la meilleure manière de décrédibiliser la fonction politique. Parce que la politique, c’est avant tout un engagement sacerdotal. Combien de terrains le président Me Abdoulaye Wade a vendu, combien le président Macky Sall s’est sacrifié pour trouver des financements… Même un milliard, c’est presque rien. Mais c’est déjà beaucoup.