Il fallait une bénédiction divine pour que l’ancien Président Abdoulaye Wade et son successeur Macky Sall se retrouvent enfin. Théâtre ne pouvait être mieux choisi que l’inauguration de la grande mosquée Massalikoul Jinaan (les chemins du paradis) pour sceller les retrouvailles de ces deux figures de la classe politique sénégalaise dont les relations jadis très étroites (l’un a été le Premier ministre de l’autre) ont été effritées par les soubresauts de la politique.
Cet-après midi du 27 septembre 2019, l’histoire retiendra qu’outre l’inauguration du joyau architectural qu’est Massalikoul Jinaan, les deux hommes politiques qui entretenaient une farouche adversité politique ont officiellement enterré la hache de guerre. Main dans la main, Wade et Sall ont quitté la mosquée à bord du même véhicule. Il s’agit ainsi du dégel de près d’une décennie de tension exacerbée entre autres, par la traque des biens supposés mal acquis, l’emprisonnement, l’exil forcé et l’invalidation de la candidature de Karim Wade.
Des retrouvailles qui soufflent un air nouveau sur le climat politico-social sénégalais en ébullition depuis la présidentielle du 24 février 2019 dont le processus a été jugé vicié par l’opposition. D’ores et déjà, les spéculations vont bon train sur un éventuel retour du Pds à la table de la commission du dialogue politique qui a du plomb dans les ailes depuis un certain temps, avec comme pomme de discorde : le statut du chef de l’opposition, l’élection des maires au suffrage universel direct.
Quid du retour au bercail de Karim Wade sous la menace de la contrainte par corps ? Va-t-on vers l’amnistie de Wade fils comme promis par Macky Sall en Novembre 2018 sur France 24 ? L’avenir édifiera !