L’Etat du Sénégal peine à contrôler l’essor des établissements scolaires et Instituts privés. Lesdits établissements poussent comme des champignons sur l’étendue du territoire national. Seulement, il revient aux parents d’élèves ou d’étudiants, de prendre la précaution de vérifier si l’école choisie pour inscrire son enfant, détient la reconnaissance administrative nécessaire pour offrir une scolarité. Et, il a été constaté que le système éducatif peine à satisfaire la demande vers les Universités publiques. Alors, la ruée vers le privé devient de plus en plus d’actualité.
« Sachez que le cursus suivi, joue beaucoup dans votre avenir professionnel … votre vie. La nature de la formation est importante. Mais, ceci fera surement, l’objectif d’un nouvel article dans le futur », avertit-on.
Le besoin de formation et le nombre élevé de bacheliers enregistrés chaque année au Sénégal, environ 100 000, ont fait exploser la création d’écoles de formation supérieure un peu partout dans le pays. Et pourtant, d’après une enquête, il a été révélé que seules 150 de ces écoles sont reconnues par l’Etat.
Autrement dit, il y a une opération de séduction, déroulée avec des stratégies bien peaufinées pour accrocher les parents d’élèves et les amnener à inscrire leurs fils, neveux ou cousins etc. dans ces établissements.
Certains, ouvrant leurs portes dans un secteur stratégique, vendent un rêve à défaut d’une illusion et donnent l’impression d’être dans la catégorie des meilleurs établissements ou écoles privées du pays. D’autres profitent de l’absence de vérification ou de la complicité des autorités éducatives, pour proposer aux apprenants de la co-diplomation, c’est à la possibilité d’étudier au Sénégal et, à la fin de cursus, disposer à la fois, d’un diplôme sénégalais et américain, canadien ou français…
Au bout du compte, il se révèle que les apprenants qui ont réussi l’examen de ces écoles, auront après des difficultés à être acceptés dans les Universités de pays étrangers. Et pourtant, il a été promis à ces derniers, la disponibilité de partenaires disposés à les accueillir sans complication aucune. Certains parents ont fait d’ailleurs, face à des problèmes similaires. Finalement, l’élève ou l’étudiant se retrouve désorienté et son rêve brisé. Si cela n’est pas de l’arnaque tout simplement, ce serait quoi en réalité ?
Seulement, la réalité du système de ces arnaqueurs professionnels, exige de la prudence. Donc, avant d’inscrire votre enfant, frère ou neveu etc., vérifiez si l’institut ou l’école choisie fait partie de ceux qui disposent d’agrément en bonne et due forme. Sinon, vous risquerez d’investir cher et, à perte.
D’autant plus que, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, interpellé sur le sujet, reconnaît la difficulté à réguler. « Au Sénégal, il y a environ 150 établissements privés. Il s’agit des écoles qui ont été reconnues par l’Etat. Maintenant, il peut y avoir des écoles qui ont été ouvertes de manière frauduleuse. Le problème, c’est qu’il y a beaucoup d’écoles qui ouvrent de manière frauduleuse. C’est par chance qu’on peut tomber dessus. Parce qu’on n’est pas censé savoir où ça a été ouvert exactement », reconnaît le Ministère de de l’Enseignement Supérieur.
Pis encore, il a été découvert que peu d’établissements d’enseignement général et Instituts de formation privée, offrant des cursus post-Bac, sont reconnus par le Conseil africain et Malgache pour l’enseignement (Cames). Sans cette reconnaissance de l’Etat ou du Cames, le diplôme donné, reste tout simplement, celui de l’école. Et, il sera sans valeur juridique et moralement, il est déstabilisant pour le bénéficiaire.
Aujourd’hui, l’arnaque est multiforme. Des écoles privées bilingues (Français-Anglais) et autres, présentes à Dakar, prouvent que le mal est plus profond qu’on peut l’imaginer. D’autres écoles, devant former des spécialistes dans un seul domaine, cherchent à diversifier les offres. Une mauvaise option qui fait que ces écoles ou instituts de formation, forment en tout.
A travers ce manque de sérieux dans l’offre des contenus pédagogiques, l’étudiant n’ayant pas trop compris, à sa fin de formation, souvent célébrée, va rester une coquille vide, sans savoir ni compétence. Avec un Bachelor, Licence ou Masters, ces étudiants deviennent ridicules, une fois sur le marché du travail. Certains d’entre eux, restent des années dans un service, en faisant toujours preuve de médiocrité, tout en peinant à trouver leurs repères. Mauvaise formation…mauvais avenir professionnel…Sauf si l’étudiant atterrit dans une entreprise parentale ou recommandé ou « politiquement », recruté.
Et dans ce désordre à l’image d’une jungle où pour mieux survivre, il faut impérativement faire partie des plus rusés. Mais, pour échapper à cette forme d’arnaque très méthodique, il faut juste, vérifier. Puisque la qualité des enseignements en vaut la peine et l’avenir de l’apprenant devrait être plus qu’une priorité. Rien ne sert de faire des études approfondies et au bout du compte, n’avoir pas les prédispositions, ne serait-ce que pour répondre aux attentes de l’environnement professionnel…