Il a perdu son fils dans des circonstances tragiques. Mais, Moussa Ndiaye veut rester digne dans cette difficile épreuve de la vie. Quoique son cœur saigne. L’homme tente de cacher sa douleur et sa tristesse, au bout du fil. « Cheikh Ndiaye est un gentil garçon. Il n’a pas de problèmes. Mon enfant était si timide et il ne se mêlait jamais de ce qui ne le regardait pas. Depuis ce malheureux évènement, sa mère ne cesse de pleurer. Toute ma famille est meurtrie ».
Le défunt Cheikh Ndiaye est l’un des détenus mort, mardi soir, à la prison centrale de Rebeuss par électrocution. Originaire de Kadji à Linguère (Louga) et domicilié à Tivaouane Peulh, son père Moussa Ndiaye explique comment il a été informé du drame.
« Comment j’ai appris la mort de mon fils »
« C’est très dur de se réveiller un jour avec une telle mauvaise nouvelle. C’est le mercredi vers 11 heures que les services de l’Administration pénale m’ont appelé pour m’inviter à venir les rejoindre sans perdre de temps. Ils ne m’ont même pas donné l’objet de cette convocation urgente. Arrivé sur les lieux, ils m’ont dit qu’il y a eu un début d’incendie la veille. Et c’est à la suite d’une bousculade qui a eu lieu dans la chambre. Qu’il y a eu 2 morts dont mon fils Cheikh Ndiaye ».
Issu d’une fratrie de 12 enfants et d’un ménage polygame, le défunt a très tôt réussi sa vie. « Il exerçait les métiers du pneumatique. Il était doué dans ce qu’il faisait ».
Quid de l’affaire qui lui a ouvert les portes de la Maison d’arrêt (Mar) de Rebeuss, Moussa Ndiaye a narré : « C’est après le travail lorsqu’il rentrait chez lui. Il a été interpellé à hauteur de la station de Keur Massar par deux hommes et une femme. Cette dernière l’accusait d’avoir volé sa pochette. Sur c’est entrefaites, il a été conduit manu militari à la gendarmerie de la localité ». Déféré, Cheikh Ndiaye a été placé sous mandat de dépôt et envoyé à la prison pour enfants sis à Hann, Ford B.
« Envoyé à Ford B de Hann, il a été transféré à la prison centrale de Rebeuss »
« C’est une semaine après que j’ai été mis en courant de cette affaire. La présidente du tribunal des mineurs m’a demandé de produire son extrait de naissance pour vérifier son âge réel. Malheureusement, comme j’avais envoyé un proche, l’officier d’état-civil a commis l’erreur d’inscrire que mon fils est né en 2000 », a-t-il révélé. Avant de poursuivre : « Cheikh Ndiaye est né le 31 mai 2002 lors du match Sénégal/France. Sur ce, le juge s’est déclaré incompétent à juger cette affaire et a renvoyé le dossier devant le tribunal des flagrants délits. C’est ainsi que mon fils a été transféré à la prison de Rebeuss car ils ont dit qu’il n’était plus mineur. Ce qui est faux » !
Aujourd’hui, la famille du défunt détenu compte se battre jusqu’au bout pour la manifestation de la vérité sur cette affaire. Actuellement, elle est dans l’attente de recevoir le permis d’inhumation pour le repos éternel de jeune Cheikh Ndiaye.