L’affaire du meurtre de l’étudiant Bassirou Faye tué lors des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, le 14 août 2014 au Campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est loin de connaitre son épilogue. Après la libération des policiers Tombong Oualy et Saliou Ndiaye pour non-lieu suite à ‘enquête du juge d’instruction, c’est au tour de Sidy Mohamed Boughaleb de clamer son innocence. Seul présumé coupable de la mort de cet étudiant, le policier sera fixé sur son sort, demain, jeudi 07 janvier 2016. En effet, la Chambre d’accusation, sur demande d’information complémentaire introduite par l’avocat du policier donnera son verdict au moment où le juge d’instruction a donné un non-lieu aux autres policiers, Tombong Oualy et Saliou Ndaw, depuis des mois durant.
Clamant l’innocence de son client, Me Bocar Thiam se fonde sur trois (03) choses. Selon lui, Sidy Mohamed Boughaleb était blessé le jour des faits. Il a été évacué à l’hôpital entre 11 et 13 heures. Les infirmiers qui l’avaient accueilli à l’infirmerie de l’école de police ont confirmé qu’l était dans les locaux de la police au moment du décés de l’étudiant Bassirpou Faye. Mais des témoins n’ont jamais été aussi entendus par le juge d’instruction » qui, selon lui, aurait « bâclé » son enquête.
En plus, poursuit-il : « la géo-localisation du téléphone faite avec les balises de la Sonatel a montré que Mohamed Boughaleb était vers 13h30 à l’école nationale de la police. Le tir fatal à l’étudiant Bassirou Faye est venu du Pavillon E où s’était regroupé un groupe de cinq (05) policiers dont font partie Tombong Oualy et Saliou Ndaw. Mais aucun de ces cinq policiers n’a été interrogé sur la présence de Boughaleb à leurs côtés par le juge d’instruction ».
En outre, rappelle-t-il aussi que : « le chef de Boughaleb, l’adjudant Pape Sarr Gueye était sur les lieux ce jour-là jusqu’aux environs de 23h, et qu’il aurait déclaré à la police que Boughaleb n’est jamais revenu sur le théâtre des opérations après son évacuation »
C’est pour toutes ces raisons que Me Bocar Thiam a demandé que le dossier soit réexaminé- dans la mesure où l’enquête, selon lui, aurait « révélé des carences et des légèretés très graves qui conduisent vers une erreur judiciaire ».