Le journaliste Adama Gaye passe ce mercredi sa première nuit en prison. Il a été inculpé pour offense au chef de l’État et atteinte à la sûreté intérieure de l’État avant d’être placé sous mandat de dépôt cet après-midi par le Doyen des juges. Il est sous le coup des article 80 et 254 du code pénal.
Le Doyen des juges, Samba Sall, a inculpé Adama Gaye pour les délits d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et d’offense au chef de l’Etat. Des infractions réprimées par les articles 80 et 254 du code pénal. Il l’a en conséquence placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Rebeuss.
L’article 80 du Code pénal sénégalais dispose en effet que «les manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à enfreindre les lois du pays, seront punis d’un emprisonnement de trois ans au moins et de cinq ans au plus et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs. Les coupables pourront en outre être frappés d’interdiction de séjour».
Quant au délit d’offense au chef de l’Etat, il est régi par la loi n° 77-87 du 10 août 1977 reprise par l’article 254 du Code pénal sénégalais. Cet article dispose que «l’offense au Président de la République commis par l’un des moyens de diffusion publique (la radiodiffusion, la télévision, le cinéma, la presse, l’affichage, l’exposition, la distribution d’écrits ou d’images de toutes natures, les discours, chants, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, et généralement tout procédé technique destiné à atteindre le public) est punie d’un emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement».
C’est une infraction logée dans la rubrique des délits contre la chose publique. C’est pourquoi le Procureur de la République, «avocat de la société», doit s’autosaisir en cas d’offense au chef de l’Etat.
Adama Gaye avait été cueilli chez lui lundi dernier par des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Après 24 heures de garde-à-vous, il a été déféré au parquet le mardi. Son arrestation fait suite à la publication de posts jugés offensants à l’endroit du Président Macky Sall.
Seulement, face aux enquêteurs, le journaliste activiste a contesté la paternité de certaines publications. Son compte aurait été piraté, soutient son avocat Me Cheikh Khoureyssi Bâ.