Situation économique : La Banque mondiale dément les autorités sénégalaises

Malgré un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) projeté à 6,9% en 2019 contre 6,8% en 2018, le Sénégal se voit relégué dans la catégorie des pays à faible revenu avec 950 dollars (environ 552 425 FCFA) de Revenu national brut (RNB) par habitant, selon le rapport 2019 de la Banque mondiale. Ce RNB est en dessous du seuil des pays à revenu moyen que le Sénégal quitte ainsi pour se retrouver dans la catégorie des pays à faible revenu.

Contrairement aux assurances que veut donner l’économiste Moubarack Lô qui tente de voler au secours du gouvernement, le fait que le Sénégal se retrouve dans la catégorie des pays à faible revenu, est inquiétant. Par les autorités, malgré les différents programmes, rien n’a été pour améliorer les conditions de vie des populations qui s’amenuisent. Pour que le Sénégal quitte la catégorie des pays à revenu moyen pour être en bas de l’escalier, c’est parce que les populations s’appauvrissent de plus en plus.

En effet, les pays à faible revenu sont présentés comme ayant un niveau de vie plus bas. Des pays qui ont peu de biens et de services et où les habitants ne peuvent pas subvenir à leurs besoins essentiels. Le Sénégal se retrouve ainsi dans la même situation que ses voisins frontaliers, à l’exception de la Mauritanie maintenue dans le classement 2019 de la Banque mondiale au rang des pays à un revenu moyen, grâce à un RNB de 1 100 dollars (environ 639 650 FCFA.

L’embellie économique que ne cessent de chanter à tout va, les tenants du pouvoir pour rassurer sur la situation du pays, est loin de correspondre à la réalité. La situation économique du Sénégal reste inquiétante. Pourtant, ces dernières années, on a vu le pouvoir en place s’activer dans de grands projets de prestiges (constructions d’autoroutes, d’un nouvel aéroport, du Ter, d’infrastructures comme le complexe omnisport, le Centre de conférence international Abdou Diouf de Diamnadio, etc.).

A côté, les populations ne parviennent, à se soigner, faute de moyens et de déficits d’infrastructures sanitaires, à avoir accès à l’eau et à l’électricité en milieu rural, aux besoins de base. L’insécurité alimentaire connait de plus en plus la hausse au Sénégal. Dans la campagne, les paysans sont laissés à eux-mêmes, dépossédés parfois de leurs terres au profit de grands groupes étrangers intéressés uniquement par l’agro-business et qui les transforment en ouvriers agricoles.

Au même moment, il existe une élite, une caste de privilégiés qui s’accaparent sans vergogne des ressources du pays, s’adonne au pillage des biens du peuple avec des cas éhontés de détournements et de corruption. Le tout dans l’impunité totale.

Il est temps pour les pouvoirs publics de se sauver la face. Une gestion transparente des nouvelles ressources (comme le pétrole, le gaz, le zircon…) tenant compte des intérêts des populations et du développement du pays, demeure plus que jamais nécessaire. « Une gestion sobre et vertueuse » ; « la patrie avant le parti », avez-vous dit ?

Thiémokho BORE

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