Du côté de sa famille et de ses proches, Ousmane Mbengue qui s’est tristement illustré dernièrement par un post sur sa page Facebook, incitant «à tuer les femmes», dans un contexte marqué par une série d’homicides contre cette gent, est décrit comme un ange. L’homme de 33 ans passe depuis, pour un démon. Placé en garde à vue, son sort est entre les mains des pandores de la Section de recherches.
Ancien délégué médical, activité qu’il va arrêter de son propre gré, pour se consacrer à d’autres ambitions, Ousmane Mbengue s’est dernièrement révélé au grand public, par un acte regrettable qui lui a valu des démêlés judiciaires qui, avant-hier, lui ont ouvert les portes de la chambre de sécurité de la Section de recherches de Colobane. Ce, à la suite d’un post sur sa page Facebook au contenu misogyne décrivant les femmes comme la cause de tous les maux. Fort de cet avis, il va dans ses écrits, inciter «à tuer les femmes». Une publication qui continue d’indigner. Le même sentiment prévaut également dans son quartier : Sipres 2.
Dans ce coin paisible de la capitale sénégalaise, nombreux sont les voisins qui n’ont pas souhaité se prononcer sur le sujet. Les rares personnes qui se sont prêtées à nos question, ont requis l’anonymat. Des témoignages requis, il ressort que O. Mbengue, 33 ans, menait jusqu’ici une vie heureuse aux côtés de 5 frères et sœurs. Une vie paisible qui sera assombrie par quelques ennuis qui vont déteindre sur le quotidien du jeune Mbengue qui a fait ses humanités au Lycée Seydou Nourou Tall de Dakar et au Complexe scolaire Saint-Michel, où il suivait une formation en comptabilité.
«Son divorce douloureux qui déteint sur sa perception des femmes»
Aujourd’hui présenté sur les réseaux sociaux, comme un «monstre», à cause notamment, de sa bourde qui a enragé plus d’un défenseur des droits des femmes, il passe curieusement, aux yeux de certains de ses connaissances, comme quelqu’un de non violent, calme, sociable, disponible. «Lorsque j’ai eu vent des circonstances de son arrestation, suite à un commentaire sur Facebook, dans lequel il appelait à tuer toutes les femmes, je me suis dit : Ce n’est pas possible, Ousmane Mbengue que je connais bien, n’est pas capable de tenir de tels propos», explique dépité, Bathie Sarr. Seulement avec le recul, Bathie Sarr, 35 ans, rencontré à Sipres 2, se souvient avoir constaté dernièrement, un changement de comportement curieux, chez Ousmane Mbengue. Il ajoute : «Ousmane Mbengue n’était plus le même. Visiblement, il traversait une mauvaise passe.»
Les témoignages recueillis pour cerner sa personnalité ont permis de se faire une idée du problème entre Ousmane Mbengue et les femmes : sa vie a basculé après son mariage. Selon une source très proche, «Ousmane Mbengue soupçonnait sa femme d’infidélité. Lorsque celle-ci est tombée enceinte, il a émis des réserves sur la paternité de la grossesse, arguant ne pas être le père du nouveau-né de sexe féminin. Une brouille qui va perdre leur couple qui a fini par voler en éclats, après un an et quelques mois de mariage. Une déception qui l’a beaucoup affecté.» Un témoignage conforté par sa mère, selon qui, son fils «avait rencontré beaucoup de problèmes à son lieu de travail. Il a fini par démissionner après 10 années de services. Ousmane travaillait comme délégué médical, avant de jeter l’éponge et de se consacrer exclusivement à son propre business», raconte sa maman. Abordant dans le même sens, sa sœur révèle que «Ousmane Mbengue s’était lancé dans l’écriture et qu’il s’apprêtait à publier un livre (un recueil de poèmes).»
Son traitement psychiatrique, sa menace de mort
Revenant sur les problèmes que rencontre son fils, sa mère soutient que celui-ci serait victime d’un surmenage, à cause des multiples problèmes accumulés dans sa vie. «Nous lui avions même proposé d’aller voir un psychiatre. Il avait commencé à suivre un traitement, mais il ne l’a pas continué. Il a été déçu par son entourage, notamment les femmes», révèle la maman. Pour ce proche de la famille Mbengue, «Ousmane était suivi par un psychologue pour espérer le faire surmonter cette épreuve de sa vie. L’année dernière, Ousmane était tellement affecté, qu’il avait menacé de se suicider. Il avait disparu pendant plusieurs heures, sans donner de ses nouvelles. Il avait posté sur Facebook un message, informant qu’il allait mettre fin à ses jours.» Né en 1986, Ousmane Mbengue est l’un des garçons d’un fratrie de six.
Sa mère parle d’un piège que lui a tendu son interlocutrice sur Facebook
Sa maman explique : «J’ai six enfants : 2 filles et 4 garçons. Deux de ses jeunes frères poursuivent leurs études en Europe. L’un est ingénieur et l’autre a fait Droit à l’Université de France. Ousmane a commencé à travailler à l’âge de 22 ans.» Son post sur Facebook l’a exposé sur les réseaux sociaux, faisant de lui l’ennemi des femmes. La vague d’indignations a noyé ses excuses publiques répétées. Cependant, sa maman ne met pas de gants pour indexer la dame Aïssatou Sène, qu’elle accuse d’avoir tendu un piège à son fils. «La fille avec qui il échangeait sur les réseaux sociaux, lui a tendu un piège. Elle sortait avec un des amis d’Ousmane qui vit à l’étranger. Ousmane m’a dit qu’ils discutaient sur Internet et par la suite, la fille l’a menacé de publier leur discussion. Elle l’a exposé sur les réseaux sociaux. Cette fille est à l’origine de tous nos malheurs aujourd’hui», martèle-t-elle. Ousmane Mbengue, toujours retenu dans les locaux de la Section de recherches de Colobane, a été cueilli chez lui à Sipres 2, avant-hier mardi, par la gendarmerie. Sa famille attend toujours d’être édifiée sur son sort.
IGFM