Béthio Thioune a-t-il été complice de ses disciples dans le double meurtre de Médinatoul Salam ? À cette question, Me El Hadji Badara Ndiaye, avocat de la partie civile, a répondu « oui » lors de la reprise des audiences, ce lundi. La robe noire va même plus loin, nuançant que la peine capitale serait demandée si elle était en vigueur au Sénégal pour ainsi sanctionner le guide des Thiantacounes et ses disciples accusés des meurtres de Bara Sow et d’Ababacar Diagne.
« La complicité de Béthio Thioune a atteint son paroxysme. Il a donné un ndigëul, a aidé à inhumer et à dissimuler les corps de Bara Sow et Ababacar Diagne. Heureusement que la peine de mort pour les auteurs de meurtres n’est pas en vigueur. Heureusement que la Charia ne s’applique pas », lance-t-il lors de sa plaidoirie, rapporte dakaractu.
L’avocat est revenu sur les faits et tous les éléments nécessaires à leur compréhension. « Il n’y a pas de zones d’ombre dans ce dossier. Les faits sont têtus. L’enquête a démontré à suffisance que les accusés étaient armés. Le certificat de genre de mort est accablant. Les faits sont cruels et graves », conclut le conseil.
Journée accablante pour Cheikh Béthio Thioune et Cie dont le procès pour meurtre s’est poursuivi ce lundi devant la Chambre criminelle du TGI de Mbour. Les parties civiles ont réclamé à Cheikh Béthio Thioune et Cie, 3 milliards de FCfa en guise de dommages et intérêts. Et c’est Me Khassimou Touré qui a formulé la demande, au cours de sa plaidoirie ce lundi.
« Nous ne sommes pas là pour battre monnaie. Ce n’est pas un montant fantaisiste. Nous réclamons un milliard 500 millions pour chaque partie civile, donc 3 milliards de francs CFA », a demandé l’avocat. Aux yeux du représentant des victimes directes ou indirectes du double meurtre de Médinatoul Salam, il y a suffisamment d’éléments à charge contre les accusés.
Le conseil, ténor du barreau, aurait dit-il, des regrets si le juge ne prenait pas en compte la souffrance des familles des victimes. Pour lui, le magistrat Thierno Niang n’aura d’autre choix que d’admettre que « les accusés sont, chacun en ce qui le concerne, coupables des faits qui leur sont reprochés ».