Balla Gaye 2 avait signé son retour en grâce le 13 janvier dernier face à Modou Lô. Une prestation de haute facture qui lui a valu de retrouver le devant de la scène, après deux ans de galère. Au micro de Bmtv, le « Lion de Guédiawaye » , sans détour, dit tout.
Emmitouflé dans un boubou traditionnel, Balla Gaye 2, la mine joviale, malgré la disparition récente de sa sœur, brise le silence pour la première fois. A l’en croire, depuis sa victoire contre son grand rival, Modou Lô, il consacre la plupart de son temps à sa famille, ses proches et surtout à ses jeunes partenaires d’écurie, en pleine préparation de leurs combats respectifs. «Alhamdoulilah, nous n’avons eu que des victoires, en attendant la sortie des autres lutteurs», déclare le fils de Double Less.
«Modou Lô, j’avais plus de force physique que lui»
Abordant sa deuxième victoire sur Kharagne Lô, en janvier dernier, Balla Gaye 2 souligne avoir cru en sa belle étoile pour avoir bien travaillé à l’Insep. «A peine deux mois effectués à l’Insep de Paris, j’étais sûr déjà de ma victoire sur mon adversaire. D’ailleurs, juste après 2 mois, j’avais dit à mon agent Aziz Ndiaye qu’on pouvait rentrer, car j’avais déjà trouvé tout ce que j’étais venu chercher, mais il m’a exhorté à continuer le programme», a fait savoir le double tombeur de Kharagne Lô, qui ajoute en outre que les signatures de contrat lui ont permis de se faire une idée précise de son adversaire.
«Déjà, j’avais senti que j’avais plus de force que lui lors de notre rencontre à Paris. Oui, la force a eu son importance dans ce duel. J’ai la technique, le courage et tout, il fallait donc retrouver de la force et voilà», explique-t-il. Quand il s’agit d’évoquer ses deux années d’exil, Balla Gaye 2, le visage fermé, le regard un peu perdu, laisse parler son cœur. «Ça a été deux ans très durs (saf na sap). Ce furent les moments les difficiles de ma carrière. C’était inexplicable. Des personnes que je considérais comme des amis, m’ont tourné le dos», se remémore-t-il.
«Je mangeais du riz le matin et le soir, des gens ont dit que j’étais ruiné»
Des trahisons qu’il a su transformer en source de motivation pour rebondir. «Je suis resté travailler dans mon coin et mon homonyme, Balla Gaye 1, m’a été d’un apport considérable. Il m’a beaucoup assisté, conseillé, tout comme Aziz Ndiaye», dit-il. Malgré les obstacles, le fils de Double Less révèle qu’il n’a jamais songé à mettre fin à sa carrière. «Dieu est là pour tout le monde. Et je savais qu’un jour viendrait, je reprendrai ma place dans l’arène. Mais je n’ai jamais songé arrêter la lutte. J’ai la foi et il m’est arrivé de m’imposer certaines épreuves pour tester ma croyance en mangeant du riz le matin et le soir, juste pour revivre mes années de galère. Des gens ont même dit que j’étais ruiné, j’ai ri sous cape. Le résultat est là aujourd’hui».
«Il faut savoir partir au bon moment, je ne pense pas lutter jusqu’à 40 ans»
Concernant les erreurs qui ont précipité sa descente en enfer avec deux défaites de suite, Balla Gaye 2 assume tout et révèle : «il me fallait prendre une pause, mais je ne l’ai pas fait. Têtu, j’ai lutté avec une maladie sans raison valable. Des bêtises de gamin, et un staff mal organisé, nous ont aussi porté préjudice». Des manquements qui lui ont permis de mûrir et d’acquérir de l’expérience. Sur ce, le « Lion de Guédiawaye » indique qu’il ne joue plus. «Je suis animé par une détermination inouïe pour régner dans l’arène», assure-t-il.
Alors que l’âge limite pour exercer la lutte est fixé à 45 ans, Balla Gaye n’envisage pas de compétir jusqu’à cet âge. «Il faut savoir partir au bon moment. Je peux lutter jusqu’à 40 ans, ou moins, mais pas plus», assure-t-il. Il pense donc forcément à sa reconversion et surtout à l’après-retraite. «L’agriculture, j’y suis déjà, maintenant, mon souhait est d’instaurer un complexe sportif sport-études à Guédiawaye. C’est quelque chose qui me tient à cœur et je me battrai pour l’avoir», dit-il.
«Lac 2, il faut impérativement le soutenir pour battre Boy Niang»
Au sujet de ses potentiels adversaires, le « Lion de Guédiawaye » souligne qu’il n’écarte personne. «Je n’ai pas le droit de refuser quelqu’un. Bombardier ou Gris, je suis prêt. Ce n’est qu’un sport et parfois les gens s’affrontent trois ou quatre fois. Donc, je suis prêt. Si un promoteur arrive à trouver un accord avec mon agent, que ce soit Gris, Bombardier, Tapha Tine ou Eumeu, je suis preneur», lance-t-il.
Si sa relation avec Lac 2 avait pris un peu de plomb, Balla Gaye 2 affirme le contraire et indique son soutien indéfectible à son cousin, en vue de son combat contre Boy Niang. «Je soutiens Lac 2. C’est mon devoir le plus absolu. Nous voulons une victoire», dit-il avant de lancer une pique aux lutteurs pikinois. «Seul Eumeu Sène m’a terrassé à Pikine. A part lui, j’ai fait le vide».
Les Echos