C’est un long texte de 73 pages. Un manifeste utilisé par Brenton T., l’homme australien de 28 ans impliqué dans les attentats meurtriers contre des mosquées néo-zélandaises, pour tenter de justifier son action, qui semble préparée de longue date. Intitulé « Le Grand Remplacement », ce document déclare que le tireur voulait s’en prendre à des musulmans. Le titre semble être une référence à une thèse de l’écrivain français Renaud Camus sur la disparition des « peuples européens », « remplacés », selon lui, par des populations non européennes immigrées, qui connaît une popularité grandissante dans les milieux d’extrême droite.
Dans sa longue tentative d’explication, il souligne l’impact qu’aurait eu dans sa bascule idéologique le duel de l’élection présidentielle française 2017. Sans les citer, il désigne ainsi les deux candidats sous des termes peu amènes. D’un côté, « un ex-banquier mondialiste, capitaliste, anti-Blancs » et de l’autre « une chiffe molle incapable, quasi nationaliste, une figure peu controversée dont l’idée la plus brave et la plus inspirée était une possible déportation des migrants illégaux ». L’auteur présumé de l’attentat précise aussi ne pas être un partisan du Front national, qu’il décrit comme « un parti de miliciens nationalistes civiques, complètement incapables de créer un réel changement et sans plan viable pour sauver leur nation. »
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Quelques pages plus loin, le tireur présumé assure aussi qu’une autre mosquée, située à Ashburton était visée. « Je ne sais pas encore à l’heure d’écrire ces lignes si j’arriverai à atteindre cette cible. C’est un objectif bonus », décrit froidement l’homme de 28 ans. On peut aussi découvrir ce que devrait être sa stratégie de défense face à la justice, il compte en effet « plaider non coupable. Cette attaque était une action partisane contre une force d’occupation et je suis un combattant légal, en uniforme. » À terme, il considère même pouvoir obtenir le prix Nobel de la paix, n’hésitant pas à se comparer à Nelson Mandela.
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